La poursuite de la construction du tronçon de la ligne de métro reliant El-Harrach à l'aéroport d'Alger est compromise en raison de difficultés financières. Pour cette ligne de plus de 10 km de long, cinq stations sur 9 sont en cours de réalisation par le groupe Cosider qui a mobilisé de gros moyens. "Nous n'avons pas encore reçu l'enveloppe globale pour ce projet qui risque de connaître des difficultés en raison du manque de financements", a indiqué Omar Hadbi, président directeur-général de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA). Selon lui, le gouvernement tient à la construction de cette ligne. "C'est un projet vital et les autorités nous ont demandé de ne pas l'abandonner", a-t-il dit. L'argent dont a besoin ce projet est nécessaire en fait pour l'acquisition des équipements entrant dans l'exploitation de cette ligne. Face à cette situation, l'EMA doit, estime son DG, trouver d'autres sources de financement. L'entreprise pourrait avoir recours, propose-t-il, à des financements privés. "Pour le financement des projets de métro et de tramway, on est en train de chercher d'autres alternatives, notamment le partenariat public/privé", a-t-il souligné. Ces nouvelles formules financières sont d'ailleurs à l'étude, affirme-t-il, pour financer d'autres projets notamment les tramways, les extensions du métro d'Alger et un métro aérien sur 15 km entre El-Harrach et Chéraga. Pour les projets en cours de réalisation, le P-DG de l'entreprise a assuré que les tramways de Bel-Abbès et d'Ouargla seront mis en service durant le premier semestre de l'année 2017 alors que celui de Sétif sera opérationnel en mars 2018. Quant au projet du tramway de Mostaganem, qui connaît un retard à cause du changement de l'entreprise de réalisation, M Hadbi a déclaré que les travaux ont repris et que celui-ci sera prêt en mars 2018. Invité jeudi par la radio Chaîne III, Omar Hadbi, a annoncé, également, l'entrée en service de l'extension du tramway de Constantine vers la nouvelle ville de Ali-Mendjelli. Cette difficulté (manque de finances) a contraint encore l'EMA à geler plusieurs projets de tramway tels que ceux de Batna, de Béjaïa, d'Oran et d'Annaba. "Tous ces projets sont gelés à cause des difficultés financières. Il y a d'autres alternatives de financement à l'étude ; notamment le partenariat public-privé qui permet à celui-ci de prendre une concession, de réaliser et d'exploiter", a expliqué M. Hadbi. Par ailleurs, il a révélé que 40% des passagers du tramway d'Alger ne payent pas leurs tickets. "Le taux de fraude au tramway d'Alger est de 40%", a-t-il précisé. Evoquant la gestion de l'EMA, le P-DG a fait savoir que l'Etat offre une subvention de 2 millions de dinars par jour à l'entreprise, sans compter les frais "des moyens de substitution", mobilisés après chaque grève ou chaque panne. Pour lui, les recettes ne couvrent que 70% des charges avec 3 millions de voyageurs par mois. Avec les nouvelles extensions vers Aïn Naâdja et la Grande Poste, l'entreprise espère atteindre 5 millions de voyageurs par mois. Outre cette hausse du nombre de passagers, l'entreprise compte limiter son déficit financier avec l'argent tiré de la publicité et de l'exploitation des locaux commerciaux du métro. À propos de la grève qui paralyse les tramways, M. Hadbi avoue que des bus de l'Etusa sont mobilisés et qu'un service minimum se mettra en place, depuis jeudi matin. Le P-DG a déclaré que les grévistes n'ont pas présenté de revendications. Toutefois, des négociations se déroulent avec la direction et qu'une convention collective est en cours d'élaboration pour répondre aux doléances des travailleurs en matière de salaires et de conditions de travail. B. K.