Sous l'effet de la crise financière que traverse le pays, plusieurs projets d'extension de tramways et du métro sont gelés, a annoncé, jeudi dernier, Omar Hadbi, P-dg de l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA). Il s'agit notamment des tramways d'Alger, Oran, Annaba et Batna. La ligne de métro reliant El-Harrach à l'aéroport d'Alger connaîtra des difficultés faute de financement. D'autres alternatives de financement sont envisagées. Younès Djama- Alger- (Le Soir) - Invité de la rédaction de la Chaîne 3, M. Hadbi a souligné que la ligne de métro reliant El-Harrach à l'aéroport d'Alger, dont la réalisation incombe à Cosider, risque de connaître des difficultés pour des raisons financières. Actuellement, 5 stations sont en cours de réalisation, a souligné l'orateur qui tient à signaler que l'enveloppe globale allouée au projet n'a encore pas été reçue en totalité ce qui rend difficile, reconnaît M. Hadbi, de pronostiquer un délai d'achèvement. Pour autant, le projet n'est pas abandonné, renchérit-il. «Ce projet est vital. Même les hautes autorités nous ont demandé de ne pas l'abandonner», insiste M. Hadbi. Pour les projets en cours de réalisation, le P-dg de l'Entreprise du Métro d'Alger a assuré que les tramways de Sidi-Bel- Abbès et de Ouargla seront mis en service durant le premier semestre de l'année 2017 et celui de Sétif en mars 2018. «Le tramway de Sidi-Bel- Abbès est très bien avancé. Les essais ont été entamés et le raccordement au réseau électrique de Sonelgaz vient juste d'être effectué», relève-til. Outre les projets de réalisation, les extensions de tramways sont également touchées par le gel, a indiqué Omar Hadbi. S'agissant du projet du tramway de Mostaganem, qui connaît un retard imputable entièrement, selon Omar Hadbi, au partenaire espagnol racheté par des banques en raison de difficultés financières, l'invité de la Chaîne 3 rassure qu'il sera mis en service en décembre 2018. A Constantine, l'extension du tramway entre la cité Zouaghi et la nouvelle ville Ali-Mendjeli n'est pas encore opérationnelle. Pour trouver d'autres alternatives de financement, l'entreprise envisage le recours aux PPP (Partenariats publics-privés). «C'est une forme de financement dans laquelle le privé s'associe avec le secteur public, et peut prendre une concession pour 30 ans, c'est-à-dire qu'il pourrait réaliser et exploiter le projet durant cette période», a expliqué le P-dg de l'Entreprise du Métro d'Alger. Extension du métro : les délais sont maîtrisables Sur le volet du métro, Omar Hadbi assure que l'entreprise sera dans les délais, y compris pour les extensions. «Pour l'extension Hai-El-Badr/Aïn Naâdja, nous sommes en pleins travaux d'équipement, la voie est en train d'être posée, même chose pour Tafourah/Grande-Poste où la voie est déjà posée. Normalement, les délais sont maîtrisables et nous pensons que la réception se fera d'ici la fin 2017», a tenu à préciser M. Hadbi. L'Etat offre une subvention de 2 millions de DA par jour à l'Entreprise du Métro d'Alger, sans compter les frais «des moyens de substitution», mobilisés après chaque grève ou chaque panne. A en croire M. Hadbi, les recettes ne couvrent que 70% des charges avec 3 millions de voyageurs par mois. Avec les nouvelles extensions, vers Aïn Naâdja et la Grande-Poste, l'entreprise espère atteindre 5 millions de voyageurs par mois. En plus de cette hausse du nombre de passagers, l'entreprise compte limiter son déficit financier avec l'argent tiré de la publicité et de l'exploitation des locaux commerciaux du métro.