Les ministres de l'Education et du Travail, qui ont fondé beaucoup d'espoirs quant à convaincre les syndicats de surseoir à la grève des 17 et 18 octobre, essuient un véritable camouflet. La réunion tripartite devant regrouper, hier, les syndicats du secteur de l'éducation et les représentants des ministères de l'Education et du Travail n'a pas eu lieu. La raison ? Les syndicats ont décidé de boycotter le conclave auquel ils étaient conviés, dans l'espoir de trouver un terrain d'entente et d'éviter la grève prévue les 17 et 18 octobre, renouvelable les 24 et 25 du même mois. Les syndicats ont refusé de prendre part à une réunion d'information. Ils ont réclamé une réunion de négociations en bonne et due forme avec le Premier ministre, revendication qu'ils ont notée dans le communiqué commun appelant à cette grève. Aussi, pour le Cnapeste, l'Unpef, le Snapest, le Snapep, le Satef et le Cla, l'invitation adressée par la tutelle aux syndicats qui ont "cautionné la suppression de la retraite anticipée", notamment la Fnte-Ugta et une aile du Snapap, dirigée par Felfoul, ainsi qu'aux associations des parents d'élèves qui "ne sont pas concernés directement par ce dossier", constitue une raison supplémentaire pour ne pas y prendre part. Lors d'une réunion tenue au siège de l'Unpef, les six syndicats ont, donc, décidé de ne pas prendre part à la réunion. Dans un communiqué rendu public, ils ne déclarent notamment qu'"à la veille de l'entrée dans une grève nationale globale et où l'on s'attendait à l'ouverture des négociations au sujet des revendications soulevées par les syndicats autonomes, le ministère de l'Education qui nous avait invités à une réunion d'information le 10 octobre s'est empressé de nous convier à une réunion similaire le 15 du même mois". Aussi, "après avoir procédé à une évaluation et à l'étude de ces invitations, les syndicats du secteur de l'éducation, réunis le 15 octobre, ont décidé le boycott de la réunion programmée au siège du ministère de l'Education", ajoutent-ils. Cependant, les syndicats, qui ont "réitéré leur disposition à prendre part à de véritables négociations avec les détenteurs du pouvoir au sujet des revendications soulevées dans le préavis de grève, appellent l'ensemble des syndicats à participer à la grève prévue les 17 et 18 octobre, et les 24 et 25 octobre, en exhortant les travailleurs à la préparation et à la mobilisation pour la réussite de la grève et l'attachement à la satisfaction de leurs revendications légitimes". Les 17 syndicats autonomes revendiquent, rappelons-le, "l'annulation de la décision prise lors de la tripartite entérinée par le Conseil des ministres portant suppression de la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d'âge, la participation des syndicats autonomes dans l'élaboration du nouveau code du travail et la protection du pouvoir d'achat de tous les travailleurs et des fonctionnaires, notamment ceux à bas revenus". AMAR RAFA