La wilaya de Bouira a réalisé des avancées considérables dans l'éradication de l'habitat précaire. Les haouchs de l'ancienne ville ont été rasés sous l'ère de l'ancien wali Ali Bouguerra, puis la cité Aïnouche-Hdjila, appelée communément la Cité évolutive, a été récemment rayée de la carte. Cependant, là où l'ensemble des élus locaux et autres walis se sont pour ainsi dire "cassé les dents", c'est au site de Ras Bouira, à 2 km du chef-lieu de wilaya. Ce bidonville en milieu urbain reste l'un des points noirs de Bouira, et aucun élu ni responsable n'a réussi à l'éradiquer. En 1998 déjà, il figurait parmi les 12 sites à éradiquer dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP) cofinancé par la Banque mondiale et l'Etat. 19 ans plus tard, le bidonville de Ras Bouira n'a toujours pas connu son épilogue, malgré certaines actions entreprises par les pouvoirs publics. En effet, lors de l'opération de recensement effectuée en 2004, trois catégories avaient été identifiées dans ce site. La première est celle qui a accepté le relogement dans un autre site ; la seconde avait accepté l'indemnisation et, enfin, celle qui avait préféré rester sur les lieux en achetant le lot de terrain sur lequel elle réside actuellement. Ces familles, près de 300, soutiennent s'être acquittées des sommes requises pour les terrains sur lesquels elles habitent actuellement. Néanmoins, elles affirment que les autorités publiques les ont "oubliées", puisque la délivrance du fameux acte de propriété n'a toujours pas eu lieu. "Nous sommes dans le désarroi depuis plus de 15 ans ! On a écrit, manifesté, mais sans résultat", affirmera Ali, un des habitants de ce bidonville, dont le père avait acheté un lot de terre à Ras Bouira. Il est vrai que ces citoyens ne savent plus à quel saint se vouer tant les différents services de la wilaya, l'APC, la DUAC, l'AADL, propriétaire du terrain qu'ils ont payé, n'arrivent pas à accorder leurs violons pour en finir avec ce problème. RAMDANE B.