Le nom du prochain secrétaire d'Etat américain, qui gère notamment la diplomatie de la Maison-Blanche, est très attendu en raison des changements prévisibles en la matière que pourrait apporter Donald Trump, lequel avait mis l'accent sur la fin de l'interventionnisme US. La politique étrangère américaine changera-t-elle réellement à partir du 20 janvier 2017, date à laquelle Donald Trump prendra le relais de Barack Obama au bureau ovale ? C'est ce qu'avance la majorité des analystes de la scène américaine au vu des déclarations du prochain patron de la Maison-Blanche, qui avait particulièrement insisté sur la fin de l'interventionnisme, qui a caractérisé depuis de longues années la politique extérieure US. Il y a aussi les noms évoqués pour remplacer John Kerry au département d'Etat, qui plaident pour un changement dans ce domaine. Le plus cité pour cette fonction est Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants et député de longue date, qui a même figuré parmi les personnalités pressenties au poste de vice-président. Cette place est finalement revenue au gouverneur de l'Indiana, Mike Pence. Beaucoup de médias US le classent parmi les favoris pour le poste de secrétaire d'Etat, même son expérience en politique extérieure est quasiment nulle, si l'on excepte la période où il a travaillé avec Donald Rumsfeld sur le conflit israélo-palestinien. L'autre postulant à cette fonction est John Bolton, considéré comme un néoconservateur. Âgé de 67 ans, cet ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU sous George W. Bush, possède une riche expérience en la matière. Il maîtrise un certain nombre de dossiers, dont notamment le conflit sahraoui, pour avoir été le numéro deux de James Baker, quand ce dernier était l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Koffi Annan, pour le Sahara occidental. Il a participé à l'élaboration des accords de Houston en 1997 entre le Maroc et le Front Polisario. John Bolton a été même taxé d'anti-marocain en raison de son attitude guère favorable aux thèses expansionnistes de Rabat sur la question du Sahara occidental. Le nom du sénateur du Tennessee Bob Corker, qui préside la commission des relations internationales du Sénat, fait partie aussi de la liste des personnalités pressenties pour occuper la fonction très importante de secrétaire d'Etat, qui n'est en fait que le ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis. Electron libre républicain au Congrès, il avait défendu les positions du candidat Trump en matière de politique étrangère dès le mois de mai, bien avant que ce dernier ne reçoive l'investiture du parti. Ceci étant, la politique étrangère du Président élu des Etats-Unis s'apparente à un grand saut dans l'inconnu tant il a été flou et brutal durant sa campagne, promettant de détricoter ce que Barack Obama a réalisé. "Je veux être imprévisible", avait-il lancé lors de son unique discours de politique étrangère en avril. Merzak Tigrine