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Nos vaches sacrées !
...SOUFFLES...
Publié dans Liberté le 12 - 11 - 2016

Il n'y a pas de sacré dont l'existence est éternelle, en perpétuité. Le sacré se métamorphose. L'homme crée le sacré puis y croit, et ultérieurement, c'est lui qui finira par le pousser vers l'abîme du profane.
Toute chose sacrée est historique. Temporelle. Changeable. Modulable.
Toute conversion ou transmutation dans l'image du sacré dépend de l'homme et de ses questionnements portés sur ce qui est supposé sacré.
Ce qui est soi-disant sacré chez les uns ne l'est pas forcément chez les autres. Ce qui est sacré dans un temps culturel ou religieux ne l'est pas dans une autre époque. Le sacré vieillit.
La science technologique ou médicale, un facteur parmi d'autres, est capable de vérifier "le sacré", de le retourner, capable aussi de le faire rentrer, petit à petit, dans le temporaire, dans l'historique, dans le profane.
Le sacré résiste. Le profane provoque, menace.
La Kaaba avec "la Pierre Noire" (El-Hajar el-aswad) sont les éléments les plus sacrés pour les musulmans. La Kaaba fut sacrée avant la venue de l'Islam, au temps de la Jahiliyya. Elle a débuté en tant que culte païen, devenue quelques siècles plus tard le centre du sacré d'une religion monothéiste.
Parce que la Kaaba représentait le haut symbole du sacré, les grands poètes d'el-Jahiliyya la période antéislamique, en guise de reconnaissance poétique, accrochaient leurs beaux poèmes aux murs de cet édifice sacré, nous ont rapporté les historiens de la littérature arabe classique. Les meilleurs poèmes accrochés aux rideaux de la Kaaba s'appelaient "El-Moallaqat" (les suspendues).
Autour de la Kaaba, le sacré cohabitait avec le profane. La saison du pèlerinage "el-hadj" fut pour les anciens poètes arabes et musulmans une occasion annuelle pour rencontrer leur bien-aimée.
Les historiens de la littérature classique arabo-musulmane ont rapporté des centaines de récits sur les poètes qui guettaient leur bien-aimée autour de la Kaaba, pendant la saison du pèlerinage, aux moments du tawaf, la circumambulation ou à l'heure de la lapidation de Satan (ramy el-jamarat).
Le plus célèbre parmi ces poètes fut Omar Ibn Abi Rabia (644-711), élégant, coureur de jupons, gentleman et aventureux. Pendant les jours du Hajj, coquettement habillé, Omar Ibn Abi Raia se précipitait à la rencontre des femmes pèlerines venant de Bilad Echcham, de Médine et d'Irak. Par amour à cette saison de Hajj, il espérait, dans un de ses poèmes, que "les jours du pèlerinage durent toute l'année" afin de rencontrer un peu plus de belles femmes.
Un autre poète nommé lui aussi, attendait avec impatience les jours du pèlerinage afin de chercher ses proies en belles femmes pèlerines.
D'autres poètes très connus, à l'image de Dhou Rymma, Laradji, Arroukiyat, Amr Ibn Oudhayna, et le plus célèbre Majnoun Leila Qais Ibn al Mulawwah ou encore Jarir et el-Farazdaq... tous ces poètes ont fait de ce lieu sacré un lieu profane, espace de rendez-vous amoureux.
Cheikh el-Akbar Mohiéddine Ibn Arabi (1165-1240) débarqua en 1201 pour la première fois à la Mecque, venant du Maghreb. Sur les lieux saints, autour de la Kaaba, il rencontra la fille du savant persan Abi Choudja Ibn Rustum el-Isfahani. Il tomba amoureux d'elle.
Elle s'appelle Nizam. Selon ses biographes, confirmé par Ibn Arabi lui-même, son diwan L'interprète d'ardent désir a été écrit pour cette belle jeune femme Nizam. Et parce qu'il n'était pas loin de la tradition poétique arabe, Ibn Arabi reprend dans son diwan quelques vers de la poésie amoureuse arabe.
Le sacré est en permanence heurté par le profane. Il est mis en épreuve historique temporelle. En 930, la Pierre Noire fut volée par les Qarmates (Qaramitah), rapportent les historiens arabo-musulmans. Ils l'emportèrent dans leur fief à Bahreïn. Ils la placèrent dans leur propre mosquée, espérant détourner le Hajj de la Mecque. La Pierre Noire n'est retournée à la Kaaba que 23 ans plus tard, en 952. Sur le lieu le plus sacré pour les musulmans, qui est la Kaaba, le sacré a toujours cohabité avec le profane, la tolérance, la mixité est visible, permise. Les pèlerins, les hajis, accomplissent la prière et le tawaf, circonvolution autour de la kaaba ensemble, femmes et hommes, sans séparation aucune. Les femmes, visages découverts, sans niqab se bousculent aux côtés des hommes. Femmes et hommes accomplissent côte à côte les rites du Hajj.
Mais pourquoi, une fois ces pèlerins reviennent-ils chez eux, dans leurs villages, dans leurs villes, dans leurs petites et grandes mosquées, la mixité se voit interdite, la tolérence bannie ? L'obsession intégriste par la présence de la femme alimente l'idée de la séparation. Et, à son tour, cette séparation alimente le vice !
A. Z.


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