Le ministre de l'Intérieur a également été reçu par Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du territoire. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a été reçu, jeudi en début d'après-midi, à la place Beauvau, par son homologue, Bernard Cazeneuve. Les discussions ont porté essentiellement sur la lutte contre le terrorisme, dont le succès est déterminant pour la France et l'Algérie. "Nous avons des expériences à partager dans de multiples domaines, notamment en matière de lutte contre la cybercriminalité, contre le trafic d'armes", a indiqué, à ce propos, le ministre français. Ce dernier a évoqué une "coopération de haut niveau" et "une grande relation de confiance" entre l'Algérie et la France. Noureddine Bedoui, rappelons-le, est arrivé, mercredi, dans la capitale française pour une visite de deux jours. Il était accompagné du directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, et du maire d'Alger, Abdelkader Zoukh. Durant son séjour, il a eu d'autres entretiens avec la maire de Paris, Anne Hidalgo, la présidente du conseil régional de l'île de France, Valérie Pecresse, et le ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales, Michel Baylet. Au siège du conseil régional, il a été convenu de mettre en place des projets de partenariat entre la wilaya d'Alger et l'île de France. Prolixe à ce sujet, Valérie Pecresse, qui vient de séjourner en Algérie, a fait savoir qu'elle se mettait à la disposition de la wilaya d'Alger pour lui offrir l'aide et l'expertise nécessaires pour la réussite de son plan d'aménagement et d'urbanisme arrêté à l'horizon 2035. Contribution française à l'"aménagement urbain" Les domaines ciblés concernent la gestion du transport urbain, la promotion du tourisme et la rénovation urbaine de la capitale. À cet effet, des techniciens seront reçus à Paris pour parfaire leurs connaissances. Selon Noureddine Bedoui, les questions liées à l'aménagement urbain sont encore très peu maîtrisées en Algérie. Aussi, a-t-il estimé nécessaire d'avoir "un accompagnement" pour une formation plus adaptée des ingénieurs. Un accord a été d'ailleurs signé, à cet égard, pour permettre aux futurs étudiants de l'Ecole des ingénieurs de Tlemcen (qui ouvrira ses portes en septembre prochain) de bénéficier de l'expérience de son homologue parisienne, en matière d'encadrement et d'élaboration des programmes d'enseignement. Avec le ministre de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui a procédé à la signature d'un autre accord pour établir une coopération dans le domaine de la fiscalité locale. À ce niveau aussi, l'expertise française est attendue par l'Algérie. D'après Jean-Michel Baylet, cet accord illustre une partie de l'engagement qu'il avait pris au cours de sa visite à Alger au printemps dernier. "Nous avions décidé d'accélérer les réflexions sur un certain nombre de constructions institutionnelles en Algérie et nous avions surtout décidé de passer à des choses concrètes", a-t-il précisé à l'issue de sa rencontre avec le ministre algérien, faisant savoir, par ailleurs, que des projets de coopération décentralisée entre les deux pays sont actuellement mis en œuvre. Avant de regagner l'Algérie, Noureddine Bedoui s'est rendu au consulat algérien de Créteil. Il a annoncé à cette occasion que les demandes de la carte nationale biométrique pourront être effectuées sur Internet par les Algériens de l'étranger, à compter du 15 décembre. Le ministre de l'Intérieur a visité Paris presque à la même période, l'année dernière. Son séjour avait eu lieu après les attentats du 13 novembre. Il s'était notamment rendu à la Place de la République pour se recueillir à la mémoire des victimes des attaques qui avaient ciblé la salle de spectacle du Bataclan et des terrasses de café dans la capitale française. Comme cette fois, son déplacement en France s'est fait à la suite d'une invitation de son homologue Bernard Cazeneuve. Les deux hommes se sont revus au cours de la réunion du Haut comité mixte entre les deux pays à Alger, en avril dernier, dans un contexte diplomatique assez tendu, à la suite de la publication du scandale des Panama Papers. Bedoui avait, à l'époque, très mal réagi à cette affaire, en dénonçant une campagne hostile contre l'Algérie. Il avait notamment évoqué "des lignes rouges à ne pas franchir" en parlant de l'institution présidentielle mise à mal par les révélations sur les évasions fiscales et la photo du président Bouteflika mal en point, tweetée par le Premier ministre Manuel Valls. Depuis, les rapports franco-algériens se sont apaisés. Le ballet diplomatique a repris. La visite de Bedoui à Paris succède à celles de ses collègues des Affaires étrangères et de la Justice. Ramtane Lamamra, qui prenait part à la fin octobre à la rencontre des 5+5 à Marseille, a affirmé que les relations bilatérales "sont très bonnes", "fécondes et confiantes", selon son homologue Jean-Marc Ayrault. S. L-. K.