Le prix de la crise La commission des finances de l'APN est sur le point de boucler l'examen du projet de loi de finances 2017. Point de grands changements par rapport à la première mouture du texte de loi, l'augmentation des taxes de produits de large consommation est retenue. En effet, le relèvement de deux points de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) entraînera, si cette disposition n'est pas rejetée par les députés, une hausse des prix généralisée de nombreux produits de large consommation dès janvier 2017 : produits agroalimentaires comme le café, les légumes secs ainsi que les tarifs des services de base : l'électricité, l'eau, le téléphone fixe et mobile, l'internet. Cette vague d'augmentations touchera également les carburants et les cigarettes. Contrairement aux affirmations du ministre des Finances, ces augmentations auront un impact certain sur la bourse des ménages. En un mot, ces mesures impopulaires risquent de laminer encore une fois le pouvoir d'achat de la majorité des citoyens. La hausse des carburants ne sera pas à première vue comme le soutient le grand argentier du pays de 1 DA à 3 DA, mais de 4 DA par litre à la pompe pour l'essence super et le sans-plomb, soit en l'espace de deux ans de plus de 40% ! Il semble bien que ce soit le prix à payer pour renflouer les caisses de l'Etat qui se sont vidées, conséquence de la baisse des recettes du pays nées de l'effondrement des cours du pétrole. En d'autres termes, le gouvernement touche à la poche des citoyens pour réduire le déficit budgétaire. Il fait payer à la population les effets négatifs de la politique hyperdépensière de l'Etat de ces cinq ou dix dernières années. Aujourd'hui, la rationalisation des dépenses passe non par d'autres solutions pour atténuer les effets de la crise sur les citoyens mais par des remèdes simples. Au lieu d'améliorer la collecte de l'impôt, de mieux appréhender l'assiette fiscale, en fait d'augmenter les recettes fiscales, notamment par la lutte contre les surfacturations, la fraude fiscale à l'import, les transactions sans facture et la spéculation foncière par de nouveaux impôts sur la rente immobilière. Si en ces temps de crise, il convient de rationaliser la consommation des Algériens, il ne faut pas oublier que ce sont les usagers à hauts revenus qui gaspillent davantage les produits pétroliers et les autres biens de large consommation, d'où une juste politique de lutte contre le gaspillage à inventer. Là encore, l'exemple n'est pas donné au plus haut niveau de l'Etat. Par : K. Remouche [email protected] Lire le dossier