Le gouvernement passe à la phase active dans la mise en place du nouveau modèle de croissance économique. En attendant que se concrétise sur le terrain ce grand chantier qui devrait permettre au pays de limiter sa dépendance aux hydrocarbures, le temps presse et des solutions immédiates en vue d'atténuer les effets de la crise financière sont à trouver. C'est pourquoi le gouvernement explore toutes les pistes pour s'assurer de nouvelles ressources financières en vue de ne pas compromettre les équilibres budgétaires. Dans le projet de loi de finances 2017, il est prévu une augmentation des taxes, des impôts et droits de timbre pour compenser la chute des recettes fiscales tirées des hydrocarbures. Ainsi, la TVA passera de 17 à 19%. L'Etat compte engranger, grâce à cette hausse, quelque 110 milliards de dinars. Par ailleurs, les transactions immobilières, qu'il s'agisse de cession ou de location, seront soumises à des taxes devant renflouer les caisses de l'Etat, de même qu'il sera question d'augmenter les taxes sur les permis de construire et les certificats de conformité. Les nouveautés ne s'arrêtent pas là, puisque la taxe intérieure de consommation pour les produits de luxe sera revue à la hausse, que ce soit pour les tabacs, les véhicules tout-terrain, de même qu'on enregistrera une nouvelle hausse des prix des carburants. Le projet de loi instaure, également, une taxe d'efficacité énergétique concernant les appareils électroménagers, fabriqués localement ou importés. Il sera aussi question d'instaurer une procédure de délivrance accélérée du passeport biométrique, moyennant 25.000 DA. A travers ces nouvelles taxes, le projet de la loi de finances entend augmenter la fiscalité ordinaire de 3,5% en 2017. Mais au-delà des recettes fiscales, le projet propose de supprimer le crédit documentaire imposé jusque-là pour toutes les importations, et ce, dans le but de diversifier les moyens de paiement. Le projet de loi a pour finalité de mieux maîtriser les dépenses de l'Etat par ces temps de raréfaction des ressources financières et de jeter les bases du nouveau modèle de croissance économique, à travers une batterie de mesures visant à encourager l'investissement productif et à mettre de l'ordre dans le secteur du commerce extérieur, notamment le volet relatif aux importations.