Cette réunion du comité mixte sera suivie d'une conférence de presse qui sera donnée demain par le Chef du gouvernement. Une réunion du comité de suivi de l'application de la plate-forme d'El-Kseur et des incidences inhérentes aux évènements de Kabylie de 2001 sera tenue aujourd'hui au Palais du gouvernement. Elle sera présidée par le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et le porte-parole du mouvement citoyen, Bélaïd Abrika. Les travaux de cette rencontre débuteront à 16 heures. Pour la troisième fois depuis janvier dernier, le chef de l'Exécutif reçoit les délégués des archs pour faire le bilan de la prise en charge de leurs revendications. “La révocation des indus élus” est au centre des exigences d'Abrika et de ses compagnons. C'est d'ailleurs l'un des points qui n'a pas encore trouvé totale satisfaction. Pour cause, hormis les élus locaux du Rassemblement national démocratique (RND) qui viennent de rendre le tablier sur instruction du secrétaire général du parti, qui est également Premier ministre, les maires affiliés aux autres formations politiques n'ont pas l'intention d'interrompre leur mandat, du moins dans l'immédiat. Cette position semble tranchée pour le Front des forces socialistes (FFS) qui, par la voix de son premier secrétaire M. Laskri, rejette catégoriquement une telle alternative. Hier encore, les élus d'Alger ont publié une déclaration dans laquelle ils avouent que,“convaincus de la justesse et de la noblesse de leur mandat, ils expriment leur détermination à ne céder à aucune pression d'où qu'elle vienne”. Au Front de libération nationale (FLN), le “oui ni non” de Abdelaziz Belkhadem ouvre la voie à toutes sortes de surenchères. De même, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), second partenaire de l'alliance présidentielle, accentue la confusion. Le parti de Soltani accuse ouvertement le RND de faire cavalier seul en initiant une démarche sélective. Ouyahia a-t-il donc agi seul sans consultation de ses alliés et surtout sans le feu vert du chef de l'Etat ? Cela est invraisemblable tant le règlement de la crise de Kabylie requiert l'implication de toutes les parties concernées. Par conséquent, il est logique que chacune soupèse sa décision et négocie des garanties. Totalement investi dans sa mission, le patron du RND, pour sa part, ne semble pas faire cas de l'opposition du FFS au retrait de ses élus, ni aux réticences du FLN et du MSP. De ce fait, il est étonnant que l'invitation faite aux archs de se réunir aujourd'hui recèle une motivation purement conviviale. Cette rencontre sera suivie demain d'une conférence de presse que Ahmed Ouyahia, sous sa casquette de Chef du gouvernement, consacrera en partie à la Kabylie. Que va-t-il annoncer ? S. L.