La crise de Kabylie est en phase de connaître demain son épilogue. Les événements semblent s'accélérer ces derniers temps. En effet, le dialogue entre le mouvement citoyen des archs et le chef du gouvernement, représentant de l'Etat algérien, gagne en intensité et touche à sa fin. En effet, on apprend de sources proches des archs qu'une réunion du comité de suivi de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur est prévue pour demain après-midi entre les différents interlocuteurs. Ce rendez-vous revêt un caractère capital parce que non seulement il intervient après de longues et âpres discussions, mais il se présente aussi comme une opportunité pour clarifier certains désaccords et s'entendre sur le reste des points. De ce fait, la crise de Kabylie est en phase de connaître son épilogue. On croit savoir qu'il sera essentiellement question des revendications démocratiques et historiques, soit le gros du dossier politique du document d'El-Kseur. A ce sujet, certaines sources proches des archs, affirment que la réunion de demain sera consacrée à la signature finale de manière officielle du document de mise en oeuvre totale de la plate-forme d'El-Kseur. Aussi, la signature de ce document par le chef du gouvernement, mandaté par le président de la République, revêt un cachet officiel puisqu'il devra constitutionaliser tamazight, langue officielle sans référendum et sans condition, tel que stipulé dans la plate-forme d'El-Kseur. Ce qui ne serait que justice. Questionné dernièrement sur le dialogue et la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, Abrika avait confirmé le principe de la constitutionnalisation de tamazight sans référendum, assurant que la démarche a été acceptée par les pouvoirs publics et il ne reste qu'à réunir les conditions techniques et juridiques pour rendre officielle la langue amazighe. Abrika donnait déjà un aperçu quant au dénouement de la crise de Kabylie, notamment en ce qui concerne la présence de la gendarmerie en Kabylie, dont le départ, selon lui, n'est point négociable. A en croire Abrika, ce corps de sécurité peut très bien être remplacé par des brigades de police de proximité, à même de rétablir l'ordre. Quant aux victimes du Printemps noir, le porte-parole des archs a lourdement insisté sur leur indemnisation, ainsi que leur dotation d'un statut spécifique, afin que leur martyre pour la citoyenneté et la démocratie serve d'exemple à l'Algérie de demain. Bélaïd Abrika avait également abordé la question du plan socio-économique spécial Kabylie, dont il a rappelé la nécessité afin de sortir la région de la crise économique qu'elle traverse depuis des années. Un fonds spécial Kabylie d'une valeur de 216 milliards de dinars vient, du reste, d'être dégagé par l'Etat pour les wilaya de Bouira, Béjaïa et Tizi-Ouzou. Ainsi, le rendez-vous de demain devra ainsi consacrer la fin d'une crise qui aura duré plus de quatre ans et causé la mort de 126 personnes car le dénouement de la crise passe inévitablement par une volonté politique réelle. Une volonté longtemps affichée par les hautes autorités politiques du pays qui n'ont ménagé aucun effort quant à la satisfaction totale de la plate-forme d'El-Kseur. Sur ce point, le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, a donné un aperçu des grands axes de la politique du président de la République, lors de sa conférence de presse animée le jour même de la proclamation des résultats du scrutin par M.Nouredine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Nous allons promouvoir la réconciliation nationale dans le but de rétablir la paix, la sécurité, la stabilité et la quiétude», a souligné Ouyahia. D'ailleurs, il a mis en évidence «la volonté sincère de M.Bouteflika de régler le problème qui secoue la Kabylie sur la base de la plate-forme d'El-Kseur», soulignant que «l'avenir montrera que cette intention est sincère et loin de toute considération électoraliste». Avec la signature demain du document final, le président de la République aura répondu favorablement aux aspirations démocratiques de la société civile. En outre, ce round final intervient à quelques jours de la visite que doit entreprendre le chef de l'Etat à la wilaya de Tizi Ouzou, dans le cadre la campagne de sensibilisation sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale.