Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a prévenu hier l'Union européenne qu'il pourrait prolonger d'au moins trois mois l'état d'urgence instauré après une tentative de putsch en juillet. "L'état d'urgence sera peut-être prolongé de trois mois, puis peut-être encore trois mois", à partir de janvier, a-t-il affirmé à Istanbul dans un discours véhément contre l'UE après un vote du Parlement européen demandant le gel des négociations d'adhésion de la Turquie. "C'est une décision qui revient au gouvernement et au parlement turcs", a ajouté M. Erdogan. L'état d'urgence instauré après le putsch manqué du 15 juillet a conduit notamment à l'arrestation d'au moins 37 000 personnes, ce qui a soulevé l'inquiétude de l'UE. "Est-ce le Parlement européen qui décide pour ce pays ou est-ce le gouvernement ? Restez à votre place", a encore lancé le président turc. Vendredi, s'emportant contre le vote du Parlement européen, bien qu'il soit non contraignant, M. Erdogan a répété qu'il promulguerait le rétablissement de la peine capitale abolie en 2004 si les députés le votaient, en dépit des mises en garde des dirigeants européens qui jugent cette mesure incompatible avec une adhésion à l'UE. R. I./Agences