"Nous avons maintenu tous nos investissements, nous avons suffisamment de trésorerie sur les deux, voire les trois prochaines années, et nous comptons sur la remontée des prix du pétrole", a indiqué le vice-président de LRP. Face à la conjoncture économique et aux modifications durables du marché pétrolier et gazier, Sonatrach a été contrainte de modifier sa stratégie qui, aujourd'hui, est axée sur le segment liquéfaction, raffinerie et pétrochimie, comme expliqué, hier, lundi, par Akli Remini, vice-président de LRP (ex-Aval) à Sonatrach. Ce dernier est intervenu à l'ouverture du congrès du pétrole, du gaz et de la pétrochimie, Ogex 2016, qui se tient jusqu'à aujourd'hui, à Oran, en présence de certains acteurs du secteur des hydrocarbures. L'orateur qui détaillera les grands projets de Sonatrach dans le domaine du raffinage, de la liquéfaction et de la pétrochimie, a expliqué que l'objectif était "de travailler sur un programme ambitieux pour arriver à une couverture nationale à l'horizon 2040, et à partir de 2021 Sonatrach va devenir exportatrice de produits pétroliers avec une capacité de production de 50 millions de t/an". Pour ce faire, le vice-président de la compagnie nationale précise que face à une conjoncture particulière de ralentissement des efforts d'investissement dans le monde, Sonatrach va réaliser son ambitieux programme "sur fonds propres". Et d'expliquer, en marge du congrès, qu'"à Sonatrach, nous avons maintenu tous nos investissements et nous avons suffisamment de trésorerie sur les deux, voire les trois prochaines années, et nous comptons sur la remontée des prix du pétrole". Parmi les grands projets qui devraient modifier la position de Sonatrach et la transformation des produits pétroliers, une démarche différente par rapport à l'ère Chakib Khelil, l'orateur n'a pas manqué de détailler certains desdits projets. Dans ce cadre, il rappellera, à l'intention des congressistes, qu'avec les 6 raffineries d'une capacité de 30 millions de t/an, la consommation nationale dépasse les capacités de production. D'où les projets de 4 raffineries à Tiaret, à Arzew, à Hassi Messaoud et à Biskra, de 5 millions de t/an chacune, qui permettront de poursuivre l'effort puisqu'en 2016, "la facture d'importation a été réduite d'un milliard de dollars grâce à la réhabilitation des deux raffineries d'Arzew et de Skikda". Mais également, dans l'objectif de réduire l'importation de gasoil de 2 millions de t/ an, on prévoit la construction d'un hydrocraqueur de 4,5 millions de tonnes de gasoil, de deux reforming de naphta et d'éthylène à Skikda. Et le vice-président de préciser que tous ces projets sont du concret sur le terrain. "Les licences ont été achetées et on espère pour mai ou juin 2017, la signature de deux contrats EPC (projets clés en main) pour la réalisation de la raffinerie de Tiaret et de Hassi Messaoud." Le programme dans le domaine de la pétrochimie, principalement à la zone d'Arzew, donnera théoriquement lieu à la création de quelque 10 000 emplois et permettra la mise en place d'un tissu industriel autour de ce pôle pétrochimique. D. LOUKIL