Liberté : Quand est-ce que la grosse usine de dessalement d'eau de mer d'Arzew (la première dans le pays) alimentera en eau potable la ville d'Oran ? M. Sari : L'usine de dessalement d'Arzew couplée à une centrale électrique de 330 MW va rentrer en service au mois d'août prochain. Nous escomptons livrer à la ville d'Oran 25 000 m3/jour d'eau potable à partir du mois d'août dans une première phase (une première en Algérie, l'usine, qui produira 90 000 m3/jour d'eau de mer dessalée, sera exploitée au même titre que la centrale par Kahrama, la société mixte constituée entre l'Aec et la société américaine Black and Veatch. Où en est le programme de dessalement d'un million de m3/jour à réaliser avant fin 2010 ? Nous avons lancé les appels d'offres pour tout le programme. Les uns sont au stade final de sélection commerciale des entreprises (Cap Djinet, Zéralda, Mostaganem, Tlemcen), les autres à la phase technique. (Pour Alger et Skikda, les entreprises ont été déjà choisies) À quel stade d'avancement se situe le projet d'usine de dessalement d'eau d'El-Hamma (Alger) d'une capacité de 200 000 m3/jour d'eau de mer dessalée ? Nous avons obtenu le financement de l'Opic. La firme américaine Ionics, qui a remporté le contrat et qui participera à sa réalisation et son exploitation à travers la joint-venture avec l'Aec, est prête à lancer les travaux de l'usine. Mais se pose un problème de propriété du terrain, d'autorisation pour utiliser l'assiette située dans la zone d'El-Hamma pour les besoins du projet. Comment allez-vous financer les autres projets ? Les projets de grosses usines de dessalement figurant dans ce programme (destiné à résorber la pénurie d'eau potable dans les grandes villes de la côte) seront financés suivant le principe du Project financing, c'est-à-dire qu'il se finance à partir des revenus qui seront dégagés de l'exploitation des usines de dessalement. Or, la Banque d'Algérie est réticente sur le compte séquestre, un élément du mécanisme de financement, propre au Project financing et utilisé par de nombreux pays dans le monde. Il convient d'introduire des assouplissements sur ce plan, de veiller à ce que l'accompagnement des banques commerciales publiques aille dans le sens d'une mise en œuvre rapide de ces projets, de régler ces problème de foncier, si on veut que ce programme réussisse, soit réalisé dans les délais (et améliorer ainsi les conditions d'alimentation en eau potable de la population). N. R. (*) Cet entretien express a été réalisé en marge de la cérémonie d'inauguration du centre enfuteur d'Arzew.