Le secrétaire général du Mouvement El-Islah, Filali Ghouini, a animé, hier, au CLS de Bordj Bou-Arréridj, un meeting pour expliquer à ses partisans le choix du mouvement de participer aux prochaines élections législatives et locales. "Nous sommes le premier parti politique à décider de participer aux prochaines élections législatives et locales", dira-t-il d'emblée devant une salle à moitié vide. Et de poursuivre : "Notre pays est dans une situation politique et économique stressante. Nous n'avons jamais boycotté de rendez-vous électoral. Nous participons une autre fois pour aider notre pays à sortir de la crise et renforcer l'union nationale." Par ailleurs, le secrétaire général du mouvement El-Islah s'en remet à l'administration quant à la régularité des prochains scrutins électoraux, en appelant à plus de garanties politiques. "Nous demandons des garanties politiques et légales supplémentaires de la part du gouvernement pour assurer une plus grande participation des partis et même de la population au prochain scrutin", précise-t-il. M. Ghouini pense que le pays a besoin d'un consensus national large avec comme soubassement un large soutien populaire pour résoudre la crise de la légitimité et de la confiance. "J'appelle les autres partis politiques intéressés par des alliances politiques ou électorales à constituer un groupe parlementaire fort qui aura assez de légitimité pour dialoguer avec les autres groupes parlementaires. Nous sommes également disposés à des accords électoraux." Abordant la situation économique et sociale du pays, le SG d'El-Islah a estimé que celle-ci a atteint "la cote d'alerte" en raison du niveau du déficit public et de l'amenuisement des ressources financières, notamment du Fonds de régulation des recettes, provoqué par la baisse du prix du pétrole. Dans ce sens, il a souligné la nécessité d'un dialogue avec toutes les parties concernées et les experts algériens qui doivent être impérativement associés à toute prise de décision. Le SG d'El-Islah, qui est revenu sur l'incident qui a émaillé le forum sur l'investissement en Afrique, a salué la décision du gouvernement de se retirer de la manifestation. "Même si nous sommes dans l'opposition, nous sommes contre les atteintes aux institutions", dira-t-il. Il a, au passage, regretté que cela se soit déroulé devant les invités. Enfin, M. Ghouini a demandé l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de la mort du journaliste Mohamed Tamalt. L'orateur s'est demandé pourquoi on emprisonne encore des gens pour des opinions et surtout qu'on les laisse moisir en prison avant d'être jugés. "Il faut revoir ces méthodes qui nuisent aux institutions de l'Etat et à la liberté de la presse", dira-t-il en présentant ses condoléances à la famille du défunt et à toute la presse algérienne. Chabane BOUARISSA