Après avoir organisé, la semaine passée, un séminaire national dédié à la médiation judiciaire, le bureau des médiateurs judiciaires de la wilaya de Béjaïa vient de passer à la seconde étape qui consiste à organiser une session de formation sur les techniques de base de la médiation judiciaire. La première séance, tenue le vendredi 23 décembre dernier au siège de la Cour de justice, a été animée par Maître Hamma Salah, formateur en médiation. Ont pris part à cette formation : les médiateurs judiciaires affiliés aux tribunaux de Béjaïa, d'Akbou, de Kherrata, de Sidi Aïch et d'Amizour, tous adhérents à l'Association nationale des médiateurs judicaires (ANMJ). Le programme de cette session, dont la deuxième séance est prévue pour le vendredi 30 décembre prochain, comprend des cours ayant trait à plusieurs chapitres dont l'historique exhaustif et récent de la médiation, la définition de la communication (mécanismes, outils, problèmes et les différents types), la notion sur les conflits, tels que la définition, l'essence, les types, les causes ou objets, les étapes et le règlement du conflit. Selon Mohamed Khimoum, chef de bureau des médiateurs judiciaires à la Cour de Béjaïa, dans le même programme figurent aussi d'autres thèmes liés essentiellement à la définition des émotions, telles que les différentes expressions émotionnelles, le problème des émotions et des conséquences, ainsi que l'intelligence émotionnelle et ses composantes. "Nous allons aborder également les différents modes de règlements de conflits au niveau d'un tribunal (juridiction du 1er degré), l'arbitrage, l'homologation de cet arbitrage, la conciliation par un tiers, la négociation et la prévention juridique ou psychologique", nous a-t-il expliqué, avant d'ajouter que "sur un autre volet, la définition et le processus de la médiation sera également traité lors de cette formation. Enfin, les phases une à six traiteront sur l'installation, la recherche des faits et intérêts, la création d'options, la prise de décision, la rédaction du procès-verbal et la ratification de l'accord". À noter qu'en marge de cette session de formation, un cours ayant pour thème "L'organisation judiciaire en Algérie" a été prodigué par le chef du bureau local. L'initiative de M. Khimoum vise à permettre aux médiateurs généralistes d'assimiler l'ensemble des règles qui fixent la composition et la place qu'occupent les juridictions dans la hiérarchie du système judiciaire, les attributions des magistrats, l'organisation du greffe et les rapports des services judiciaires et administratifs avec les professions réglementées qui y collaborent, à savoir les experts judiciaires, commissaires-priseurs et traducteurs interprètes officiels. "Le médiateur doit s'imprégner de ce genre d'information juridique qui est une discipline transversale utile à tous. Aujourd'hui, le maître-mot de l'Association nationale des médiateurs judiciaires est la formation. Seule celle-ci peut permettre aux médiateurs agréés l'acquisition de véritables compétences professionnelles et, pour une large part, reposer sur l'analyse des pratiques et l'intégration d'éléments relatifs à la déontologie et à l'éthique", a estimé notre interlocuteur pour qui "le volet de la formation occupe une place importante dans la stratégie menée par le bureau national". Pour cela, le bureau des médiateurs judiciaires de la wilaya de Béjaïa a, depuis plusieurs mois déjà, entamé les préparatifs de cette formation qui tend à donner au médiateur un standard académique de type européen, notamment belge et français, où un cursus de 40 heures au minimum est requis pour devenir médiateur professionnel, a souligné M. Khimoum. Enfin, il faut noter que la formation des médiateurs a débuté depuis six ans déjà, à l'initiative du ministère de la Justice et avec l'aide de l'Union européenne. C'est ainsi qu'une première session de formation d'un groupe de 14 médiateurs judiciaires et de 4 magistrats chercheurs du Centre de recherche juridique et judiciaire s'est déroulée en 2010. Un deuxième cycle de formation aux techniques de la médiation a regroupé 17 médiateurs issus des différentes régions du pays, et a eu lieu en 2013, sous la houlette de l'ANMJ. "Nous souhaitons simplement que le juge du tribunal propose la médiation directement aux ‘parties' comme le dispose la loi, et à personne d'autre. Ainsi, seules les parties au procès auront à décider si elles veulent continuer la procédure devant la justice ou opter pour un accord à l'amiable susceptible de régler le litige en un temps record, avec en prime une économie d'argent", nous dira le chef de bureau des médiateurs judiciaires à la Cour de Béjaïa.