À l'approche du sommet de l'Union africaine, devant "valider" l'adhésion à l'organisation panafricaine du Maroc, dont l'objectif est d'en exclure la République arabe sahraouie démocratique, cette dernière a obtenu le soutien ferme du président sud-africain Jacob Zuma. Véritable poids lourd de l'Union africaine, l'Afrique du Sud a réaffirmé solennellement son engagement en faveur de la cause sahraouie par la voix de son président Jacob Zuma, lequel a jugé "inconcevable" que ce territoire soit "toujours colonisé" par le Maroc. Cet appui à la République arabe sahraouie démocratique intervient à moins de trois semaines du sommet de l'Union africaine, prévu les 29 et 30 janvier à Addis-Abeba, devant avaliser l'adhésion du Maroc comme nouveau membre. Il ne s'agit pas d'une réintégration, car Rabat avait quitté en 1984 la défunte Organisation de l'unité africaine (OUA) en signe de protestation contre l'admission de la Rasd comme Etat membre. "C'est inconcevable que le Sahara occidental (...) soit toujours colonisé", a déclaré le chef de l'Etat sud-africain à l'issue de son entretien à Pretoria avec le président de la Rasd et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, en visite officielle en Afrique du Sud. Pour Pretoria, l'Afrique du Sud et le Sahara occidental "entretiennent des relations historiques étroites qui remontent aux années de lutte contre la colonisation et l'apartheid". Selon un communiqué de la présidence de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma a affirmé : "Nous nous engageons à poursuivre le dialogue avec la population du Sahara occidental jusqu'à ce que vous obteniez de vivre libres sur votre territoire et que vous soyez capables de déterminer votre avenir". "Le peuple sahraoui se bat pour recouvrer la souveraineté totale de son Etat et de son territoire. On est malheureusement confronté à l'occupation militaire d'un pays voisin, le royaume du Maroc", a déclaré de son côté à la presse Brahim Ghali. Il y a lieu de noter que le ministère sud-africain des Affaires étrangères a rappelé jeudi dans un communiqué, reçu à notre rédaction, que son pays a décidé, en septembre 2004, de reconnaître la Rasd "quand le Maroc a montré clairement son refus d'organiser un référendum d'autodétermination au Sahara occidental en violation de la résolution 1495 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée en 2003". La même source a ajouté que la visite du président sahraoui en Afrique du Sud "est importante car elle intervient au moment où nous venons de célébrer le 40e anniversaire de la proclamation de la Rasd", et survient aussi "au moment où l'occupation illégale du Sahara occidental par le royaume du Maroc se poursuit". Pour le chef de la diplomatie sud-africaine le séjour du président Ghali en Afrique du Sud constitue également "un signal fort de soutien inébranlable de Pretoria au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination" et a également pour objectif de "renforcer davantage et consolider les relations entre les deux pays". Merzak Tigrine