Si les étudiants en chirurgie dentaire étaient en grève hier pour réclamer l'application de l'instruction sur leur nouvelle catégorie, les maîtres assistants ont décidé de bloquer les examens jusqu'à perception de leurs arriérés de salaire. Rien ne va plus à la faculté de médecine d'Oran (ex-Inesm) où, dans la journée d'hier, l'exaspération semblait n'avoir épargné que peu de personnes entre le sit-in et la grève des étudiants en chirurgie dentaire, les maîtres assistants qui, à leur tour, protestent et bloquent les examens, et ce, sans oublier les étudiants en pharmacie qui en sont à plusieurs semaines de grève également. Une situation délétère et une déliquescence dans la gestion locale et au niveau des ministères de tutelle (santé et enseignement supérieur) qui ont pour conséquence, aujourd'hui, ce ras-le-bol généralisé. Ainsi, les étudiants en chirurgie dentaire, qui entamaient hier leur quatrième jour de grève, ont observé un sit-in de protestation devant l'enceinte de la faculté. Ils étaient près d'une centaine, qui brandissaient des banderoles pour demander aux pouvoirs publics d'assumer et de respecter "leurs promesses", à savoir le rejet de "l'injustice", en scandant : "Solidaires les étudiants". Bien déterminés à poursuivre leur mouvement, alors qu'ils viennent d'entrer en période d'examens, ce sont les délégués des protestataires qui se sont exprimés pour nous. "Les étudiants en médecine dentaire ont demandé lors des grèves de 2011 de passer de la catégorie 13, c'est-à-dire bac+5, qui est celle des paramédicaux par exemple, à la catégorie 16. Celle-ci, selon la réglementation, prévoit un bac+6, donc c'est ce qui s'est passé, on nous a ajouté une année d'études avec le changement total des programmes et désormais un diplôme de ‘doctorat en médecine dentaire' obtenu en 6 ans." Mais alors que la première promotion doit sortir cette année, cette catégorie 16 ne leur a toujours pas été octroyée comme le dénoncent les jeunes étudiants. "Le dossier est passé par le ministère de l'Enseignement supérieur qui a donné son accord et se retrouve ballotté maintenant entre la Fonction publique et la santé. On ne veut plus se contenter des promesses et nous exigeons un écrit officialisant la catégorie 16 pour tous les docteurs en médecine dentaire", lâchent nos interlocuteurs. À noter que c'est là une situation quasi identique pour les étudiants en pharmacie en grève, eux aussi, faut-il le rappeler. Et c'est dans ce contexte de grève que les maîtres assistants ont, à leur tour, décidé d'entrer en grève et de bloquer les examens pour remettre sur le tapis le non-paiement de 8 mois d'arriérés de salaires qu'ils attendent depuis 18 mois. Cette situation, contrairement à la précédente, est un problème purement local, puisque "le budget spécial réservé aux rappels a tout simplement disparu, transféré à d'autres facultés", expliquent les maîtres assistants de la faculté de médecine. Pour eux, la situation est d'autant plus condamnable que des instructions fermes ont été données par le Premier ministère, le ministère des Finances pour régler dans les plus brefs délais les arriérés de salaires de 155 enseignants. Un télex daté du 25 octobre 2016, émanant du ministère des Finances et faisant référence à une instruction du Premier ministre du 2 octobre 2016, donne instruction pour régulariser la situation. Hier, les représentants des maîtres assistants enseignants désignaient coupables les responsables, "la faculté et le rectorat puisqu'ils ont procédé au transfert du budget qui devait servir à payer nos arriérés de salaire". D. LOUKIL