Le SG du FLN n'entend pas aborder les prochaines échéances électorales avec davantage de dissensions au sein du parti. Il renouvelle sa confiance aux mouhafedhs et ajourne les problèmes posés par les militants à l'après-législatives. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, a réuni, hier, à Alger, les 120 mouhafedhs du parti en perspective des élections législatives du printemps 2017. Et c'est plutôt un discours d'apaisement que le SG de l'ex-parti unique a tenu dans une salle archicomble. "Depuis mon installation, j'ai reçu 220 militants issus de 22 wilayas du pays. Ils ont soulevé plusieurs problèmes et ont remis en cause certains de leurs représentants locaux. Mais moi, je dis que nous sommes à la veille d'échéances électorales importantes et décisives pour le parti. Tous les problèmes organiques seront donc remis pour après les législatives. Et je répète aux mouhafedhs ici présents : ‘Vous avez la confiance du SG et de la direction du parti.'", a-t-il indiqué d'emblée. Et comme gage de sa bonne volonté, il a assuré que les futures listes électorales se feront au niveau des kasmas et des mouhafadhas du parti. "Aucune candidature ne vous sera imposée d'en haut. La direction aura seulement un droit de regard pour s'assurer que tous les critères ont été respectés. C'est la base qui désignera désormais ses représentants", a-t-il précisé. Djamel Ould Abbes n'a pas manqué aussi d'envoyer un autre message pour signifier que les redresseurs se sont résignés à ne plus remettre en cause l'actuelle direction du parti et ses différentes structures. Il semblait même l'affirmer avec grande assurance et satisfaction : "J'ai eu une longue et fructueuse discussion avec des cadres qui étaient isolés du parti. Ils reviennent parmi nous sans condition. Ils reviennent en tant que militants. Le Conseil d'Etat avait tranché en notre faveur et ses décisions sont sans recours. Le 10e congrès du parti, son bureau politique, ses différentes structures, le comité central et le nouveau secrétaire général qui a été élu sont donc incontestables. Les choses sont désormais claires : celui qui veut diriger le parti doit passer par la base militante." Le nouveau SG du FLN a aussi fait savoir qu'il a rencontré un bon nombre d'organisations et d'associations qui rejoignent le parti pour le renforcer à la veille des législatives. Djamel Ould Abbes a cité l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), l'Association des anciens condamnés à mort et l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), dirigée par Nouria Hafsi, une dissidente du Rassemblement national démocratique (RND) d'Ahmed Ouyahia. Il a également cité le moudjahid Lakhdar Bouregaâ, entre autres personnalités historiques qu'il a rencontrées et qui sont revenues au parti. Djamel Ould Abbes donnait ainsi l'impression d'aborder les prochaines échéances électorales avec "des rangs plus que jamais serrés". "Il y a un rush sur le parti", s'est-il targué. Et dans son euphorie, encouragée par les applaudissements de l'assistance, le nouveau SG s'est laissé aller sur le même terrain que celui de son prédécesseur Amar Saâdani, pour réduire le reste de la classe politique à des suivistes. "Le FLN n'est pas un parti au pouvoir, c'est lui l'Etat. Nous sommes l'Etat. Nous sommes le parti qui a constitué l'Etat algérien. C'est nous la légitimité historique...", a-t-il prétendu. Enfin, il est à signaler que le SG du FLN n'a pas soufflé mot sur la démission du membre du bureau politique et ex-chargé de communication du parti, Hocine Khaldoune. Mehdi Mehenni