Favorisée par les augmentations introduites dans la loi de finances 2017 et entretenue par la spéculation, la mercuriale des prix s'est enflammée au mois de décembre dernier. Les statistiques établies par le ministère du Commerce affichent une hausse sensible des prix au détail de la majorité des produits alimentaires, en comparaison au même mois de l'exercice 2015. Le bilan fait ressortir également des différences significatives de prix entre les régions du pays. La flambée des prix des produits alimentaires et des fruits et légumes n'a pas attendu, en fait, l'entrée en vigueur des hausse décidées par le gouvernement dans la LF 2017 pour s'emparer du marché national. Première cible : les produits d'épicerie. Les prix moyens pour les consommateurs se sont envolés, entre les deux périodes de comparaison, pour le lait en poudre infantile (+9,8%), la levure sèche (+8,9%), les pâtes alimentaires (+8%), le concentré de tomate (+6,7 %), le café (+6,7%), la farine conditionnée (+6,3%), le thé (+6,1%), le riz (+5,7%), le sucre blanc (+3,5%), les huiles alimentaires (+1%) et la semoule ordinaire (+0,3%). À noter, en revanche, une légère baisse de 0,3% des prix du lait en poudre pour adultes. Pour les légumes secs, la hausse qui a concerné le prix des pois chiches est évaluée à 63%, alors que celle des haricots secs a grimpé de 6,6% et des lentilles de 5,3%. Abstraction faite des tarifs fixés pour l'oignon qui ont connu une baisse de 37%, ceux des autres légumes frais ont augmenté tels que l'ail importé (+30,2%), la tomate fraîche (+18,5%), la pomme de terre (+2%) et l'ail local sec (+1,2%). Les résultats de l'enquête du département du Commerce indiquent que les prix moyens à la consommation des viandes ont baissé sauf celui de la viande bovine congelée qui a enregistré une hausse de 2,8%. Les prix des viandes locales ont diminué, à l'instar de la viande ovine (-1,5%) et du poulet éviscéré (-4,2%). La flambée a touché aussi les œufs dont le prix moyen a nettement augmenté avec une hausse de 36,4% en décembre 2016 par rapport au même mois 2015. Disparités des prix entre les régions L'autre volet abordé dans le rapport de la tutelle a trait à ces disparités de prix substantielles entre les régions du pays pour des produits alimentaires. Elles sont dues, expliquent les cadres du ministère, aux habitudes alimentaires d'une région pour certaines denrées, aux frais de transport pour les wilayas éloignées et à la spécialité agricole d'une région en ce qui concerne les légumes et fruits, ainsi que les viandes. Ainsi, le prix moyen de la pomme de terre était proposée, en décembre 2016, à 44 DA/kg dans la région de Blida contre 57 DA à Ouargla et à Béchar, soit une différence de l'ordre de 13 DA. L'ail local coûtait 459 DA/kg sur les étals de Béchar contre 634 DA à Alger avec une différence de 175 DA. Le même topo pour les haricots verts qui valaient 126 DA/kg dans la région de Blida contre 190 DA à Oran (différence de 64 DA), tandis que la carotte se vendait à 54 DA à Sétif et à Saïda contre 78 DA à Ouargla (différence de plus de 20 DA), l'oignon était cédé à 40 DA/kg à Saïda contre 54 DA à Ouargla (différence de 14 DA). Le kilogramme de pommes locales était cédé à 156 DA à Blida contre 290 DA à Oran, soit une différence de plus de 130 DA. Les dattes ont été affichées à 331 DA/kg à Ouargla contre 544 DA à Sétif, soit un écart de 213 DA. Un différentiel identique est à relever pour les produits d'épicerie, tels que le prix moyen du lait en poudre infantile estimé à 407 DA à Oran et à 490 DA à Sétif (différence de plus de 80 DA). Selon les conclusions du rapport du ministère du Commerce, les viandes sont moins chères dans la région de Batna où le kilogramme de viande ovine locale s'y vendait à 1 236 DA/kg contre 1 443 DA à Alger, soit un écart de 207 DA, alors que la viande bovine locale était cédée à 874 DA/kg à Batna contre 1 238 DA à Oran (différence de 364 DA). Le poulet éviscéré s'y vendait à 301 DA contre 385 DA à Béchar, soit une différence de 84 DA. B. K.