Le président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, l'a confirmé, hier, à l'issue de la réunion du conseil exécutif de l'organisation patronale élargie au conseil d'orientation stratégique et aux présidents des commissions : Toufik Lerari, patron du groupe algérien de conseil en communication, Allegorie, n'est plus le président de Jil-FCE, une section "jeunes" créée au sein du Forum des chefs d'entreprise pour mobiliser et encourager les chefs d'entreprise de moins de 40 ans. "Ce matin, j'ai déchargé Toufik qui a fait un bon travail par le passé et nous le remercions, mais aujourd'hui, la réorganisation du Forum nécessite un changement", a indiqué le président du FCE. Le patron d'Allegorie a été remplacé par un directoire de quatre membres issus du bureau de Jil-FCE. Il s'agit de Mohamed Skander, patron du cabinet conseil BraveHill Algérie, de Sami Agli qui dirige, avec les membres de sa famille, le groupe familial, présent dans les domaines de l'immobilier, de la construction, de l'industrie agroalimentaire et des services, de Hakim Soufi, P-DG de MacirVie, société d'assurance vie, filiale de la Compagnie internationale d'assurance et de réassurance (Ciar), et enfin de Monia Chadi, directrice générale de Lyn Pansement, une société spécialisée dans la fabrication des sparadraps et des pansements adhésifs. "J'ai mis en place un comité de quatre personnes qui vont gérer, pendant le reste de mon mandat, la présidence de Jil-FCE", a annoncé Ali Haddad, précisant que la présidence sera collégiale. "Chacun gérera pendant six mois, mais les décisions seront prises à la majorité dans ce comité", a ajouté le président du FCE, qui a laissé entendre que Toufik Lerari a résisté "au changement". Interrogé sur le lien entre le limogeage du patron d'Allegorie et les dysfonctionnements intervenus lors de l'organisation du Forum africain d'investissements et d'affaires, qui s'est tenu du 3 au 5 décembre 2016, au Centre international de conférences d'Alger, le président du FCE a indiqué que "Toufik est à féliciter pour le travail effectué par le passé, mais le changement est nécessaire. Quand on n'accepte pas un changement, on doit partir. Nous n'avons aucun compte à régler avec personne". C'est le seul changement opéré, pour l'instant, dans les structures dirigeantes de l'organisation patronale, alors que des observateurs s'attendaient à un remaniement du conseil exécutif. Ali Haddad ne veut pas, semble-t-il, précipiter les choses. Il souhaite introduire les changements dans le cadre d'une restructuration plus globale de l'organisation patronale. "Nous avons discuté de l'organisation du FCE", a-t-il révélé, annonçant l'installation d'un comité ad hoc chargé de réfléchir sur un plan de restructuration de l'association patronale, notamment l'amélioration de son organisation. "L'organisation actuelle fonctionnait lorsque le FCE comptait 150 à 160 adhérents. Aujourd'hui, nous sommes à plus de 3 000. Il faut plus d'instances, plus de personnels, plus de commissions et de mobilisation...", a expliqué M. Haddad, estimant que le FCE ne peut plus fonctionner comme avant. "Il faut une nouvelle organisation", a-t-il insisté. Le comité ad hoc remettra son rapport dans un mois, à la prochaine réunion de l'Exécutif. Sur la base des résultats des travaux du comité, l'assemblée générale prévue entre le 30 mars et le 30 avril prochains prendra des décisions. En d'autres termes, d'autres changements interviendront lors de la prochaine assemblée générale. Sur un autre plan, M. Haddad a évoqué la participation du FCE à une réunion de concertation et d'échanges entre les différentes organisations patronales et l'UGTA pour la préparation de la prochaine tripartite. Interrogé sur les élections législatives, M. Haddad affirme que tant qu'il est président du FCE, il ne fera pas de politique et ne se présentera "jamais à aucune élection". Pour les autres adhérents, le président du FCE affirme qu'ils sont libres de faire ce qu'ils veulent, mais sans engager le FCE. Certaines sources évoquent, en effet, l'engagement de certains membres de l'organisation sur des listes électorales, entre autres sous les couleurs du RND, pour les prochaines législatives. Meziane Rabhi