Comme il fallait bien s'y attendre, le scénario catastrophe de cette élimination prématurée de la Champions League africaine aura engendré une situation de crise sans précédent dans l'histoire de la JSK. Et pour cause, après l'élimination précoce en Coupe d'Algérie face au CR Belouizdad, puis les derniers ratages en championnat, voilà que cette première expérience en Champions League tourne rapidement au vinaigre. Et du coup, la JSK, qui se targuait de jouer sur trois tableaux cette saison, se trouve carrément plantée sur le carreau. Après un tel couac, le public kabyle, qui était pourtant venu nombreux pour ce match JSK-Félo Star a encore grogné comme il ne l'a jamais fait. Si l'équipe guinéenne a été longuement applaudie par les supporters kabyles, il n'en demeure pas moins que les Canaris ont eu bien du mal à quitter le stade du 1er-Novembre où ils furent parqués durant plus d'une heure avant de pouvoir sortir sous une forte escorte policière. À leur sortie, les joueurs kabyles étaient visiblement traumatisés par un tel cauchemar à un tel point qu'ils avaient bien du mal et de la peine à exprimer leur grosse déception après un tel naufrage. Même s'ils furent eux aussi très marqués par l'ampleur d'une telle catastrophe, les deux techniciens de la JSK, le Français Christian Coste et son adjoint Kamel Aouis, ont fait preuve de beaucoup de dignité et de maturité pour analyser un tel échec. “Le football est parfois cruel et il faut le prendre ainsi. Si nous avions réussi à lui inscrire un premier but, cela aurait pu nous libérer, mais nous avons fait preuve de beaucoup de maladresses et, parfois, de malchance à l'approche des buts”, ne cessait de répéter Coste. “Il y a des jours sans où rien ne vous réussit. Le ballon ne voulait pas rentrer alors que nos joueurs ont tout essayé”, dira encore Aouis dont on connaît l'expérience internationale dans ce genre de situation, lui qui a déjà vécu cette fameuse élimination du “Jumbo-Jet” en 1982 face au Hillal de Khartoum. (0-1 à Khartoum et 1-0 à Tizi Ouzou, puis élimination dans la série des tirs au but). Au siège de la JSK, la consternation se lisait sur tous les visages au moment même où le président Hannachi annonçait son intention de se retirer de la gestion du club. “Je suis fatigué ! Je m'arrête !” lancera tout de go Hannachi. “Nous avons échoué et il faut savoir quitter la table !”, déclarera-t-il dans un silence de glace qui en dit long sur l'aveu d'un véritable constat d'échec. Pourtant, si le président Hannachi s'est toujours empressé d'annoncer sa démission après ce genre de naufrage, cette fois, il a préféré s'en tenir aux résolutions du fameux “conseil des sages” du club qui devrait se réunir pour tenter de dénouer la crise. “Partira, partira pas ?” la question était d'actualité, hier en kabylie, où la déception des supporters était encore perceptible sur les visages et dans les propos. Aux dernières nouvelles, une assemblée générale extraordinaire du club est même envisagée pour tenter de laver le linge sale en famille. L'heure est déjà aux bilans alors que la saison n'est même pas terminée mais il est certainement temps d'établir un sérieux constat des lieux pour diagnostiquer le mal (ou les maux, c'est selon) afin d'entrevoir une thérapie de choc et tenter de sortir la JSK de l'impasse. M. H.