À défaut de ramener une belle victoire qui lui tendait allègrement les bras après l'expulsion prématurée de deux joueurs-clés du Club africain dès la 24' de jeu, la JSK s'est contentée de subir un match à sa portée et de concéder finalement un partage des points au goût plutôt amer, même si ce précieux point ramené de Tunis permet aux Canaris d'envisager le match retour avec un grand optimisme. N'est-ce pas qu'un point ramené de l'extérieur en Coupe d'Afrique, agrémenté de surcroît par ce précieux but inscrit à l'extérieur, est généralement considéré comme une très bonne performance, surtout lorsqu'il est obtenu contre un adversaire prestigieux sur le plan continental de la trempe du Club africain de Tunis ? Mais avouons tout de même, et empressons-nous d'affirmer en toute objectivité que, cette fois-ci, ce ne fut pas le cas pour la JS Kabylie qui est passée complètement à côté de la plaque pour avoir étrangement tourné le dos à un succès qui lui tendait incroyablement les bras. Sinon, comment expliquer que la formation kabyle a laissé échapper une large victoire qui aurait pu lui donner une avance très confortable avant le match retour prévu le 3 avril prochain au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou et envisager de caresser d'ores et déjà le vœu le plus cher d'aller en 8es de finale de la plus prestigieuse Coupe africaine des clubs et retrouver éventuellement, à ce stade futur de la compétition, un autre rival maghrébin qui a pour nom le Raja de Casablanca. Et pour cause, le Club africain, qui était sous tension et bizarrement surexcité dès le début de match, avait débuté le derby tant attendu avec deux expulsions aussi précoces qu'inattendues, ce qui plaçait les “Clubistes” pratiquement sur un terrain volcanique, pas du tout prévu dans le plan d'attaque du coach français Pierre Lechantre, puisque l'arbitre marocain Mohamed Nounni, qui fut d'un courage et d'une maîtrise de match exemplaires, n'a pas mis de gants pour prendre ses responsabilités et réprimander sèchement les Tunisois, très impulsifs dès le coup d'envoi et qui souffrirent d'abord de l'expulsion prématurée d'Alexis, dès le premier quart d'heure de jeu pour attitude inconvenante et antijeu caractérisé, puis le défenseur Khaled Souissi qui cumula deux cartons jaunes en l'espace de quelques minutes à peine pour se voir brandir un autre carton de couleur rouge, celui-là, dès la 24' de jeu. C'était le pire scénario que ne pouvaient guère imaginer les Tunisiens et, à l'opposé, une véritable aubaine pour les Algériens. Et lorsque l'ex-Nîmois Driss Echergui profitait de la superbe domination algérienne, et surtout du désarroi somme toute prévisible des Tunisiens, pour s'en aller crucifier le gardien “clubiste” Dekhili d'un beau tir croisé à ras de terre à la demi-heure de jeu, on pensait que la JSK était bien partie pour s'offrir aisément le Club africain dans son propre fief où, à l'évidence, il tenait tout de même déjà une précieuse victoire dans son escarcelle. Mieux encore, la JSK pouvait même prétendre à un succès beaucoup plus conséquent face à un onze tunisien pratiquement décimé car ayant perdu deux de ses éléments-clés, en plus de l'absence de l'attaquant international El-Meliti, suspendu pour avoir cumulé deux cartons jaunes lors des deux premières manches des 32es de finale de cette même Ligue des champions africaine contre les Nigériens de l'Olympique du Sahel. Il est vrai que la JSK aura regretté l'absence de son capitaine d'équipe et international Mohamed Rabie Meftah, retiré à la veille du match pour surmenage, lui qui aurait pu certainement, comme à ses habitudes, laminer en pièces la défense tunisoise avec l'insolence technique qu'on lui connaît habituellement, mais cette défaillance de dernière minute n'explique pas le ratage collectif des Kabyles. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, n'est-ce pas ? Habitué à secouer son équipe dans les moments difficiles et à alimenter sans cesse son compartiment offensif même en déplacement, comme ce fut le cas tout récemment à Banjul face aux Forces armées gambiennes, au tour précédent puis la semaine dernière encore en Coupe d'Algérie au stade du 20-Août face au détenteur du trophée le CR Belouizdad, Rabie Meftah était certainement l'homme providentiel qui manquait à la JSK, vendredi soir au stade d'El-Minzah, pour remettre de l'ordre dans la baraque et apporter le plus que les Canaris attendaient pour user aussitôt de leur supériorité numérique et prendre carrément le dessus sur une équipe tunisoise visiblement “sonnée” en début de partie.