Le premier cycle de formation des médiateurs judiciaires de la wilaya de Béjaïa, tenu au siège de la cour de justice, s'est achevé hier. Une dizaine de médiateurs judiciaires, agréés près les tribunaux de Béjaïa, de Kherrata, d'Amizour, de Sidi-Aïch et d'Akbou, y a pris part. Destinée exclusivement aux professionnels du métier, cette formation vise d'abord à donner au médiateur un standard académique de type européen, notamment belge et français, où un cursus de 40 heures au minimum est requis pour se professionnaliser dans ce genre de mission, puis pour améliorer son niveau de rendement professionnel pour le règlement de litiges et différends au sein de la société. Selon Mohamed Khimoun, président du bureau des médiateurs judiciaires de la wilaya de Béjaïa, ce stage de formation permet aussi d'améliorer ses capacités de communication, de négociation et de dialogue. L'animation et l'encadrement de cette session de formation ont été assurés par Salah Hamma, expert en médiation et diplômé de l'Union européenne. Animant une conférence autour de la thématique "L'organisation judiciaire en Algérie", M. Khimoum a expliqué aux apprenants les différentes règles qui fixent la compétence, la composition et la place qu'occupent les juridictions dans la hiérarchie du système judiciaire, les attributions des magistrats, l'organisation du greffe et les rapports des services judiciaires et administratifs avec les professions réglementées qui y collaborent, à savoir : avocats, notaires, huissiers, experts, commissaires-priseurs et traducteurs interprètes. Le conférencier dira en substance que "le médiateur judiciaire doit s'imprégner de ce genre d'information juridique qui est une discipline transversale utile à tous. Il intervient, concrètement, en tant qu'intermédiaire entre les justiciables, d'une part, et le tribunal dans les différentes affaires relevant du civil, d'autre part". À noter qu'au terme de cette formation, M. Khimoum a affirmé que "les participants pourraient désormais disposer d'un large éventail d'outils et d'attitudes pour aborder de manière pertinente les différentes facettes d'une situation, dans le respect de leur rythme et de la nature des litiges qui leur seront présentés jusqu'à l'élaboration de l'accord". Notre interlocuteur tient à rappeler que "la mission du médiateur judiciaire a été consacrée par le code de procédure civile et administrative, entré en application en avril 2009 et, à la faveur duquel, 2 212 médiateurs judiciaires (dont 101 femmes) ont été nommés à travers les juridictions du pays, selon les statistiques du ministère de la Justice". Cela étant dit, il lance un appel à tous les responsables et notamment aux membres du barreau, à quelque niveau que ce soit, pour travailler de concert et informer le citoyen et le justiciable sur les modalités pratiques de la médiation. "Notre principal objectif est de parvenir à approcher ce qui se fait aujourd'hui en Europe où des litiges à hauteur de 80% sont réglés par la médiation, alors que dans notre pays, celle-ci n'est encore qu'à ses premiers pas malgré ses sept années d'existence", a-t-il indiqué. Enfin, M. Khimoum est persuadé que "cette formation devra permettre aux médiateurs judiciaires des tribunaux relevant de la cour de Béjaïa, disposant d'une expérience et d'une connaissance en matière juridique et de gestion des conflits appropriés, d'acquérir une amélioration des capacités de communication, de négociation et de dialogue". KAMAL OUHNIA