Les pluies torrentielles qui se sont abattues ces dernières 24 heures sur Bouira ont fait déborder certains oueds, notamment ceux de Bouaamoud dans la commune de Lakhdaria et de Tiksiriden dans la commune de Chorfa. Ainsi, les villageois de la localité d'El-Mahouel, relevant de la commune de Lakhdaria, sont entièrement coupés du monde après que les eaux de l'oued Bouaamoud ont emporté le pont qui relie leur localité à la RN5. Selon des témoignages recueillis sur place, l'oued est sorti de son lit dans la matinée d'hier. "L'unique pont qui relie notre localité à Lakhdaria a été emporté par les eaux. C'est vers 10h que nous avons entendu un bruit sourd (...) ; quelques minutes plus tard, nous nous sommes rendu compte que la passerelle a été emportée par les eaux", indiquent des villageois. Ces derniers se disent isolés du fait que cette passerelle, construite dans les années 2000, constituait l'unique passage des habitants. Désormais, ils doivent parcourir plus de dix kilomètres pour regagner leur domicile. Le P/APC ainsi que le chef de daïra de Lakhdaria se sont immédiatement rendus sur les lieux, afin de prendre connaissance des dégâts enregistrés. Du côté de la commune de Chorfa à 50 km à l'est de Bouira, c'est l'oued Tiksiriden qui menace sérieusement les habitations. Selon les autorités municipales, plusieurs demandes ont été introduites auprès des services de l'hydraulique, afin de renforcer la digue avec du gabion, mais sans résultat. Hier, les villageois craignaient le pire et cet oued avait quelque peu débordé, sans toutefois causer des dégâts notables. En outre, certaines communes de Bouira, notamment Aïn Turk, Sour El-Ghozlane, Lakhdaria, et même certains quartiers du chef-lieu de wilaya ont été durement affectés par les récentes pluies qui se sont abattues sur la région. À Aïn Turk, plusieurs quartiers de la ville ont été inondés, donnant à cette municipalité des allures de piscine à ciel ouvert. En effet, les importantes quantités d'eau qui sont tombées ces dernières 24 heures ont considérablement gêné la circulation automobile dans cette commune, rendant parfois inaccessibles certaines routes. Le même constat a été dressé pour la commune de Sour El-Ghozlane (sud de Bouira), où plusieurs quartiers ont été inondés. Ainsi, le lotissement Loucif-Djelloul, le quartier Laaïfaoui, la cité des 142-Logements et le quartier El-Djbssa, pour ne citer que ceux-là, ont été submergés par des torrents d'eau et de boue. Les habitants se sont réveillés les pieds dans l'eau. À titre d'exemple, la cité des 142-Logements, où la boue, mêlée à des détritus en tous genres, obstruait les avaloirs. Les canalisations des eaux usées ont carrément éclaté sous la pression. Une caravane humanitaire lancée hier Par ailleurs, une caravane humanitaire, chargée de denrées alimentaires de première nécessité, de vêtements et de couvertures, a démaré, hier, de Bouira. Cette initiative nationale, puisque des actions similaires ont été lancées récemment à El-Tarf et à Laghouat, aura pour but de sillonner les villes et les villages de la wilaya, afin d'y distribuer des vivres aux familles nécessiteuses. Ces dernières ont été recensées par les services de la Direction de l'action sociale (DAS), et selon le chef de l'exécutif de la wilaya, l'opération d'hier touchera près de 200 familles. Les véhicules transportant une importante quantité de produits, dont des denrées alimentaires, des couvertures, des médicaments, du matériel pour enfants aux besoins spécifiques, etc., ont pris le départ depuis le siège de la Protection civile de Bouira, en présence des responsables de la DAS, des représentants de divers organismes : mouvement associatif, Croissant-Rouge algérien, Chambre de commerce et d'industrie. S'agissant de l'itinéraire emprunté par cette caravane de solidarité, le wali indiquera que dans un premier temps, ce sont les communes de Dechmia, de Ridane, d'El-Hadjra Zerga, de Bordj-Okhris qui recevront ces aides. Ensuite, l'opération s'étendra à d'autres localités isolées de Bouira. RAMDANE B.