Le ministre roumain de la Justice Florin Iordache a annoncé sa démission jeudi, après une vague de contestation populaire sans précédent depuis la chute du communisme contre un décret du gouvernement allégeant la législation anticorruption. "J'ai décidé de présenter ma démission", a déclaré M. Iordache, l'un des artisans du décret adopté le 31 janvier par le gouvernement, qui l'a finalement abrogé dimanche devant l'ampleur des manifestations. Un demi-million de Roumains étaient descendus dans les rues des villes du pays dimanche pour protester contre la volonté du gouvernement social-démocrate, entré en fonctions le 4 janvier, de dépénaliser certaines formes d'abus de pouvoir pour les responsables politiques. Le décret du gouvernement avait aussi été critiqué par l'Union européenne qui a instauré un mécanisme de surveillance de la lutte anticorruption en Roumanie, un des derniers pays à être entré dans l'UE, en 2007. Le mouvement anti-gouvernemental a perdu de l'ampleur depuis dimanche. Mercredi soir, seuls quelques milliers de personnes ont manifesté, à Bucarest et à Cluj-Napoca (est), après l'échec d'une motion de censure visant le gouvernement du Premier ministre Sorin Grindeanu (PSD).