Comme il fallait s'y attendre, la grosse débâcle enregistrée, vendredi soir, à Monrovia, la capitale du Liberia, pour le compte du match aller du tour préliminaire de la Coupe de la CAF (3-0), aura eu l'effet d'une véritable douche froide en Kabylie, où des milliers de supporters kabyles étaient profondément attristés par ce nouvel affront qui risque d'avoir d'autres répercussions négatives sur le moral des joueurs kabyles, qui ont déjà bien du mal à relever la tête en championnat national. Pourtant, les fans kabyles misaient beaucoup sur la compétition africaine pour espérer des signes de renouveau pour les Canaris qui ont toujours su se transcender à l'échelle continentale, mais il n'en fut rien. À défaut de retransmission télévisuelle ou radiophonique, les supporters kabyles ont dû se rabattre fébrilement sur les réseaux sociaux pour suivre l'évolution de leur équipe favorite qui évoluait pourtant à des milliers de kilomètres car, nostalgie oblige, la JSK suscite encore la sensibilité de la fibre kabyle quand bien même ses résultats seraient de plus en plus décevants. À la mi-temps, les réseaux sociaux avaient déjà inondé la toile avec ce 0-0 pointé qui parvenait de cette lointaine contrée des Grands Lacs où les Canaris tenaient bon et aurait même pu prendre l'avantage au tableau d'affichage face à une formation libérienne qui, apparemment, n'avait pas le profil d'un foudre de guerre. Puis vint cette seconde période où le onze kabyle a fini par s'écrouler comme un château de cartes. C'est qu'en plus de la fatigue d'un voyage marathon et le manque de récupération évident, puisque les Canaris n'ont pu débarquer à Monrovia qu'à la veille du match, la chaleur étouffante et le fort taux d'humidité ont fini par avoir les Kabyles à l'usure. Après la blessure aux adducteurs du défenseur Ferhani qui a dû déclarer forfait au dernier moment, l'autre défenseur de couloir Redouani n'a pu tenir qu'une mi-temps et, étouffé qu'il était, il n'a pas pu reprendre sa place après la pause, ce qui avait obligé le staff technique kabyle d'incorporer à la hâte le jeune Guemroud, alors que le reste de l'équipe a dû batailler avec les moyens du bord pour finir par baisser pavillon en fin de partie. C'est que les Libériens ont fini par déverrouiller la défense kabyle pour réussir à ouvrir le score à l'heure de jeu par Gee (59') et, comble de malheur, au moment où les camarades de Boualouidat tentaient de revenir dans le match, voilà que le gardien international Malik Asselah en a fait encore des siennes en tentant une pirouette des plus fantaisistes face au meilleur attaquant libérien Androu, qui réussit à lui subtiliser la balle pour assommer la JSK à la 81' de jeu. Dès lors, il n'y avait plus de match, et ce diable d'Androu, meilleur homme sur le terrain, profitera de cette situation chaotique pour enfoncer le clou en plantant un troisième but assassin dans le temps additionnel. Et il faut remonter loin dans les annales africaines de la JSK pour retrouver les traces d'une débâcle aussi sévère, car outre la fameuse raclée consommée en 1993 à Abidjan face à la formation de l'Africa-Sports (4-0) dirigée à l'époque par le coach algérien Rachid Cheradi, puis deux autres défaites consommées face au Zamalek du Caire en 1986 puis contre le Widad de Casablanca en 1992 sur le même score de 3-0, la JSK s'est toujours bien défendue en compétition africaine. Aux dernières nouvelles, les joueurs kabyles, qui ne pourront rentrer du Liberia que demain lundi, semblent décidés à renverser la vapeur au match retour prévu dimanche 19 février à 18h au stade du 1er-Novembre, mais il faut bien avouer que la tâche des Canaris sera des plus compliquées, même si leur match contre le CAB, prévu ce week-end à Batna, a été reporté par la LFP à une date ultérieure pour permettre à la JSK de bien préparer ce match retour qui croit ferment au miracle. Qui sait ?