Une situation qui plonge des familles entières dans l'inquiétude, car, très souvent, les femmes enceintes, dans un état parfois critique, sont évacuées par leurs proches vers l'hôpital de Tébessa, avec tout ce que cela implique comme risques. Rien ne va plus dans les services de la maternité des hôpitaux de Tébessa. C'est une évidence pour tout le monde et personne ne pourra dire le contraire. Ces services sont en souffrance aiguë et vivent une situation chaotique au grand dam des milliers de parturientes qui attendent leur tour, à cause entre autres du fait que de plus en plus de jeunes médecins préfèrent aller travailler dans le privé, où ils peuvent gagner jusqu'à 10 fois plus que ce qu'on leur offre dans un établissement hospitalier public. Cette situation implique un manque flagrant de spécialistes dans les hôpitaux des grands pôles urbains comme le chef-lieu Tébessa, El-Ouenza, Bir El-Ater et Cheria. Le manque ne touche pas uniquement les gynécologues, mais aussi les spécialistes en anesthésie-réanimation et en sages-femmes. "Le problème des services de maternité à Tébessa n'a rien à voir avec les moyens, mais plutôt le personnel médical. Ce sont les sages-femmes, les gynécologues, les anesthésistes-réanimateurs qui font défaut, à l'exemple de la maternité de l'hôpital Khaldi-Abdelaziz qui est débordée et n'offre pas de service adéquat aux parturientes. Ajouter à cela, le manque flagrant des médecins spécialistes en chirurgie générale", explique un ancien médecin de l'hôpital Khaldi-Abdelaziz. En effet, un seul médecin ou deux pour une population de 700 000 habitants, c'est inconcevable. Notre interlocuteur dira à cet effet : "L'hôpital de Tébessa qui prend en charge pratiquement toutes les communes et daïras limitrophes est saturé. C'est une réalité absolue quand on voit deux femmes par lit !". Il est nécessaire de souligner également l'indisponibilité d'un gynécologue dans certaines structures sanitaires comme celles de Bir El-Ater ou d'El-Ouenza pendant les week-ends. Une situation qui plonge des familles entières dans l'inquiétude, car, très souvent, les femmes enceintes, dans un état parfois critique, sont évacuées par leurs proches vers l'hôpital de Tébessa, avec tout ce que cela implique comme risques. On citera l'exemple d'une parturiente originaire de Bir El-Ater qui a été refusée d'admission, il y a 3 semaines, à l'hôpital de Tébessa, faute de place. Elle sera évacuée par ses proches vers l'hôpital d'El-Oued ; malheureusement, elle décédera avant l'accouchement. RACHID G.