Les affaires de détournement du foncier n'en finissent toujours pas d'éclater au grand jour dans la commune de Tamanrasset. Les propriétaires de terrains constructibles spoliés à Tahaggart et à Sersouf sont plus que jamais déterminés à combattre cette bande de mafieux qui sévit dans l'impunité. Documents à l'appui, ils ont saisi le secrétaire général de la wilaya, Béradaï Abdelkader, qui aurait engagé une commission d'inspection pour vérifier la véracité des faits et les graves révélations impliquant le conservateur foncier, B. A., dans ce nouveau scandale. Pour ne citer que ce cas, la parcelle destinée à l'extension de la mosquée Fatma-Zohra aurait été accordée "sous la table en violation des lois". Brandissant des documents justifiant la propriété, dont l'acte administratif délivré le 24 août 1996 par la subdivision foncière de Tamanrasset et le compte-rendu du cadastre dressé le 20 février 2008, l'association religieuse de Tahaggart Fatma-Zohra dénonce le fait que le même lot s'étendant sur une superficie de 1 625 m2 soit attribué et enregistré à deux reprises, sachant que des procédures judiciaires ont été, par le passé, engagées par le nouveau propriétaire (F. N.), qui a été débouté par la justice. Il a donc fait quoi pour parvenir à se l'approprier ? La question reste posée et on attend toujours la réponse du conservateur également cité dans une autre affaire liée à la concession d'un autre lot destiné à l'aménagement d'une place publique au quartier Sersouf. Sauf que dans ce dossier, le dépassement est flagrant, puisque parmi les bénéficiaires figure son épouse. Le projet sera donc relégué aux calendes grecques puisque l'assiette foncière a été parcellée en petits lots attribués dans des conditions qui prêtent au doute. Une autre victime, le propriétaire de la parcelle foncière attenante à la placette en question, accuse les services du cadastre de lui avoir refusé la délivrance du certificat cadastral pour des raisons ambiguës. "Ma demande a été adressée le 28 décembre 2016 à la direction locale du cadastre, je n'ai toujours pas eu ce fameux certificat. On veut régulariser les parcelles concédées dans des conditions douteuses et modifier le livret foncier à leur guise et au mépris de la réglementation", s'alarme notre interlocuteur. À la wilaya, nous avons appris qu'une enquête a été enclenchée pour faire toute la lumière sur cette affaire et que le conservateur foncier a été destinataire d'une correspondance sous le sceau de l'urgence pour s'expliquer sur tous les dépassements signalés. RABAH KARECHE