Le président du parti Talaïe El-Houriat, Ali Benflis, qui boycotte les prochaines élections législatives, a animé, hier, un meeting à Oran. À l'occasion et en conclusion de son intervention, il a lancé un appel à l'endroit du pouvoir. "à partir d'Oran, un message, un appel", dira-t-il à l'endroit du pouvoir "avec lequel nous avons des divergences d'opinion, civilisationnelles, sur la vision de ce que doit être l'Etat", et de s'adresser à ses militants et à ses sympathisants : "Nous sommes pour des institutions légitimes, fruit d'élections transparentes et dont les résultats seront reconnus aussi bien par les vainqueurs que les vaincus". L'orateur explique que face aux multiples crises que vit l'Algérie, "la solution doit passer par un dialogue global, qui réunit tous les Algériens, autour d'une table et où l'ordre du jour sera défini et accepté par tous". Ce dialogue doit être mené avec tous, insistera-t-il, et cela "pour aller vers une alternative démocratique qui ne peut se faire qu'avec des élections transparentes, propres, sous la supervision d'une commission véritablement indépendante" dans toutes ses prérogatives. Par ailleurs, Benflis a évoqué les attaques dont lui et son parti sont l'objet, lorsque certains font référence à "la main de l'étranger" s'agissant de sa position par rapport aux élections, de sa volonté d'aller vers un Etat réellement démocratique. Un idéal, rappellera-t-il, qui a été celui des martyrs, les chouhada qui se sont sacrifiés pour "l'Algérie démocratique, pour les libertés et les droits". Revenant aux élections, Benflis dira que la transparence permettra d'aller vers l'élaboration d'une "Constitution de consensus et non imposée d'en haut, un Parlement légitime qui élaborera une charte démocratique, ratifiée par tous, et c'est l'armée qui garantira le processus démocratique". "Le pouvoir doit nous accepter tels que sommes, sinon à quoi aura servi le sacrifice des chouhada", dira Benflis. Il s'est dit, par ailleurs, convaincu que tout doit passer par des représentants élus légitimement, seul moyen "de garantir la stabilité du pays, et une Algérie démocratique", ajoutant que "les élections se déroulent les unes après les autres mais le jour viendra où il y aura dans notre pays des élections réellement transparentes". Dans son discours, le président de Talaïe El- Houriat profitera de la célébration de la Journée du chahid (18 février) pour dénoncer le pouvoir, le système, imaginant que si les chouhada revenaient, ils seraient horrifiés de constater que la personnalisation du pouvoir a abouti au mépris de la Constitution et où la prédation et la corruption n'ont plus de limites. Pour lui, les chouhada découvriraient encore avec regret que "la pérennité du régime en place ait été préférée au salut du pays." D. LOUKIL