Qui cherche à semer la zizanie entre l'Algérie et l'Arabie saoudite ? Dans un communiqué de presse transmis hier à notre rédaction, le représentant diplomatique de l'Arabie saoudite en Algérie, Samy Ben Abdellah Salah, a annoncé qu'il n'a donné aucune interview "récemment" au journal El Riyad, en précisant que son dernier entretien au quotidien saoudien date du 10 janvier dernier. Pour ce dernier, les propos qui lui ont été "indûment" attribués émanent de "parties suspectes" et sont "totalement faux". L'ambassade saoudienne a rappelé que les efforts diplomatiques de Riyad visant "le renforcement des relations bilatérales" ont abouti à "un grand rapprochement entre les deux pays, sur les plans politique et économique". Référence faite notamment à la signature, le 15 février dernier, de 8 mémorandums d'entente et accords de partenariat économique entre des entreprises algériennes et saoudiennes à la faveur d'une rencontre d'affaires. D'après Samy Ben Abdellah-Salah, ces efforts "dérangent" les auteurs de la fausse interview. Dans une prétendue interview, qui a été relayée massivement par les médias marocains, le diplomate saoudien aurait appelé l'Algérie à observer "une position neutre" dans le conflit du Sahara occidental. Par ailleurs, l'ambassadeur saoudien aurait qualifié le Polisario, le représentant légitime du peuple sahraoui et la partie en conflit avec le Maroc d'"organisation terroriste". De son côté, la journaliste Fatiha Bourouina, correspondante d'El Riyad à Alger, a réagi, hier, sur sa page Facebook, en démentant avoir réalisé et envoyé l'entretien de l'ambassadeur. "Qui me vise et pourquoi ?", s'est-elle demandée. Selon elle, il s'agit d'un "entretien fabriqué de toutes pièces, à l'aide de Photoshop, pour faire croire qu'il a été réellement publié". Mme Bourouina a invité tout le monde à se référer à "l'édition complète" du 14 février 2017, en rappelant le "b.a.-ba" du journalisme : "d'abord" jeter un coup d'œil sur la page du journal et "ensuite" prendre attache avec elle pour vérifier la véracité de l'information. Alors que l'Algérie et l'Arabie saoudite entament une dynamique prometteuse, les propos attribués au Dr Ben Abdellah Salah visent à créer la brouille entre les deux Etats. Qui veut casser ce rapprochement ? Qui cherche à ce que l'Algérie soit "neutre" dans le conflit maroco-sahraoui, c'est-à-dire qu'elle adopte une position non conforme à la légalité internationale ? Qui a intérêt à faire revivre la campagne contre le Polisario, dont l'ancien secrétaire général, Mohamed Abdelaziz, également président de la Rasd, a été soigné et est décédé aux USA ? Et pourquoi aujourd'hui, après que le même Polisario a remporté des victoires, y compris auprès de la Cour de justice de l'Union européenne, et interpelle l'ONU sur le référendum d'autodétermination ? Hafida Ameyar