Le Front des forces socialistes vient de rendre publique sa liste des candidats de Béjaïa pour les législatives du 4 mai prochain. Et bien que le parti de Hocine Aït Ahmed ait fait du consensus son leitmotiv, la liste que conduira le chef du groupe parlementaire sortant, Chaffaâ Bouïche, est loin d'être consensuelle. Et d'ici à la clôture des listes, on assistera assurément à un mouvement de contestation, qui a déjà commencé, ont indiqué des élus et des militants FFS, rencontrés hier. On apprend qu'une démission collective des élus et des militants de la commune de Kherrata sera annoncée incessamment. Elle sera suivie par d'autres aux quatre coins de la wilaya, ont-ils affirmé. S'il est vrai que le FFS a réussi laborieusement à constituer sa liste à l'issue d'une réunion marathon tenue avant-hier au siège de sa Fédération, les contestataires auront leur mot à dire. L'une des surprises, jugée de taille par les acteurs politiques locaux, est le retrait d'un membre du présidium et députée sortante de Béjaïa, Souad Ichallamène. La raison : il semblerait qu'elle ait exigé de conduire la liste comme les autres membres du présidium, Salima Ghezali à Alger, Karim Balloul à Tizi Ouzou et Ali Laskri à Boumerdès. Ce qu'elle n'a pas obtenu. Nous avons, bien évidemment, tenté de la joindre, mais celle-ci n'a pas souhaité répondre ni daigné nous rappeler. Il semblerait qu'elle ait préféré poser le problème auprès de ses pairs du présidium et du premier secrétariat. Selon des élus et des militants, présents à la réunion de dimanche à la fédération, celle-ci aurait refusé d'être classée deuxième ou troisième sur la liste. Le chef du groupe parlementaire sortant s'estimant, quant à lui, être le mieux indiqué pour mener la liste à la victoire d'autant qu'il est soutenu par les membres de la fédération, à sa tête Rachid Chabati, le député sortant, classé deuxième sur la liste. Autre mécontent, qui aurait retiré son dossier : Yahia Assam, un proche parent du défunt Hocine Aït Ahmed. Il n'aurait pas, lui non plus, accepté d'être classé quatrième ou cinquième. Il devrait, lui aussi, contester la chose auprès de la direction du parti, d'autant que ces cadres, qui risquent d'être rejoints par des élus de l'APW et des APC, ne manqueront pas de claquer la porte du FFS. Si la crise est suivie de démissions, comme ils menacent, il sera difficile de mobiliser l'électorat FFS le jour du scrutin. Pour rappel, la décision de participer aux élections du mois de mai par le FFS est "purement tactique", comme a eu à le dire un représentant du parti à un journal arabe en ligne, Elaph ; il s'est dit convaincu que "l'abstention sera très forte" et que le prochain scrutin "ne sera ni libre ni honnête". Mais la participation est destinée beaucoup plus à "remobiliser les citoyens et les militants autour d'une alternative démocratique et pacifique au pouvoir en place". Le premier secrétaire fédéral de la wilaya de Béjaïa, Rachid Chabati, a affirmé que, pour l'heure, seuls deux recours ont été introduits à l'issue de la confection de la liste du FFS. À notre question : "Il s'agit l'on suppose de Mlle Ichallamène et de M. Assam ?", le fédéral s'est refusé à donner les noms des personnes en question. Et s'agissant du membre du présidium, Ichallamène Souad, elle aurait retiré son dossier à partir d'Alger, a-t-il indiqué. Une chose est sûre, elle n'a pas déposé, selon lui, sa candidature localement. Elle ne peut contester, par conséquent, son éviction ou son prétendu mauvais classement. La tête de liste, Chaffaâ Bouïche, est pour lui un ticket gagnant car il a réussi dans sa mission et c'est son engagement sans faille et sa visibilité qui le rendent incontournable. Concernant ceux qui contesteraient la liste, M. Chabati les invite à le faire publiquement et en signant leurs déclarations. M. Ouyougoute