Annoncée il y a quelques mois, la cote Argus Algérie a finalement été lancée, hier, en marge de la 11e édition du salon Equip-Auto 2017 qui se déroule au Palais des expositions. Composé de quatre spécialistes de l'automobile, dont Mourad Saâdi, directeur général et gérant, Alexandre Allanic, responsable développement, Fabien Lecœuche, directeur de projet, et Alain Mazzocut, directeur chargé de la valorisation, Argus Algérie se veut une plateforme d'échanges entre tous les acteurs qui interviennent, directement ou indirectement, dans le secteur de l'automobile. Partant du constat que plus de 800 000 véhicules d'occasion circulent dans le circuit informel, M. Saâdi a estimé que "cette plateforme contribuera à assainir l'activité du véhicule d'occasion et la professionnaliser. Aujourd'hui, il s'agit de la profitabilité de ce segment de marché pour l'Etat, les concessionnaires automobiles et le client particulier qui font face à la spéculation, d'une part, et à la traçabilité des voitures revendues, de l'autre". L'orateur a indiqué que 2 650 000 véhicules ont été vendus entre 2008 et 2016. "Ce volume sera, dans un futur proche, versé dans le marché de l'occasion. C'est toute une économie ! Qui en profitera réellement ?", s'est interrogé le conférencier. En effet, l'absence de références officielles ajoutée à l'absence d'un cadre juridique pour canaliser ce flux de véhicules profite encore aux spéculateurs, car, estime le conférencier, "cette tendance baissière et la crise actuelle se poursuivra sur trois ans au minimum". Du coup, la nécessité de créer un écosystème automobile se veut une urgence. Pour M. Lecœuche, "il n'y a aucun cadre légal, certes, mais l'instauration prochaine d'un cahier des charges permettra de redynamiser, de structurer et de professionnaliser cette activité". Aux yeux de l'orateur, "il s'agit aussi de bien acheter et de bien revendre. Cela donne une visibilité pour les professionnels d'aller vers ce marché et de déterminer les valeurs futures pour chaque produit sans prendre de risques". En revanche, a estimé M. Mazzocut, "tout est dans la valeur, avec un référentiel, une méthode et des données réelles". À ce propos, la cote Argus pend en charge trois axes majeurs, à savoir les ventes aux enchères, le retour sur la location longue durée et les ventes aux particuliers, avec ce rôle d'observateur que devra jouer Argus pour quantifier et analyser les données grâce à sa solution Planet-VO. Et si les fondamentaux diffèrent d'un pays à un autre, c'est-à-dire selon l'environnement économique, il est clair, comme l'explique M. Mazzocut, que "les cinq phénomènes de l'Argus" demeurent les mêmes. Il s'agit du modèle, du segment, de l'énergie (essence et diesel), de la puissance fiscale (nombre de chevaux) et des spécificités techniques (millésime, entretien, état général, kilométrage, etc.). Dans son intervention, le président de l'AC2A, Sefiane Hasnaoui, a révélé qu'une première mouture du cahier des charges relatif au véhicule d'occasion est sur la table du ministère de l'Industrie. "Il y a une absence de dynamisme de ce créneau et une absence de dispositions fiscales. En qualité de concessionnaires et de constructeurs, nous sommes tous intéressés par ce secteur, mais faudra-t-il un cadre légal et intelligible, comme Argus ?", a indiqué M. Hasnaoui, révélant que l'AC2A est associée dans les discussions sur cette loi qui devra baliser bientôt le terrain aux acteurs du secteur. F. B.