Le directeur général de la Caisse nationale des travailleurs assurés sociaux (Cnas), Hassan Tidjani Haddam, a vécu un mauvais quart d'heure, hier, à l'ouverture des travaux du regroupement des directeurs des agences relevant de l'organisme. Le ministre de tutelle, Mohamed El-Ghazi, n'y est pas allé de main morte pour dénoncer ce qu'il a qualifié de grandes défaillances dans le recouvrement des cotisations. "Votre travail n'est pas circonscrit à la gestion des cartes Chifa, des congés de maladie et des accidents du travail", a-t-il asséné en direction de l'assistance, sans donner l'impression d'épargner le principal responsable de la Cnas par sa diatribe. Il s'est échiné, avec un certain machiavélisme, à donner la Casnos comme l'exemple à suivre en la matière. "Des milliards de dinars ne sont pas recouvrés. Cette situation conduira la caisse à la faillite", a-t-il poursuivi aussi durement. Relancé sur le propos par les journalistes lors de la conférence de presse qu'il a animée une heure plus tard, Mohamed El-Ghazi n'a pas chiffré les créances détenues par la Cnas auprès des entreprises publiques et privées. "Nous aurons un état des dettes à la fin du mois en cours", s'est-il limité à répondre. Il n'a pas livré non plus le montant des dettes prescrites par l'ancienneté. Il a, en revanche, soutenu que la Caisse est parvenue à recouvrer 1 045 milliards de dinars grâce aux dispositions spéciales de la loi de finances pour 2015 (entre autres échelonnement des dettes sans pénalités des entreprises qui ont régularisé leur situation avant octobre 2016). "J'ai constaté trop d'anomalies dans la gestion de la Cnas. Que celui ou ceux qui ne peuvent pas travailler partent", invective encore et encore le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Il a alors indiqué qu'une enquête sera ouverture sur les cotisations non recouvrées. "Je donne un délai de trois semaines pour avoir les résultats. Les responsables des dysfonctionnements seront sanctionnés", a-t-il affirmé. Dans le sillage de son discours critique, il a informé que le dernier Conseil de gouvernement a adopté un décret exécutif portant sur la mise en place d'un mécanisme de coordination entre les caisses qui dépendent du secteur et l'inspection du travail. Il a dit que les agents de recouvrement et les contrôleurs médicaux seront "contrôlés" régulièrement pour situer les responsabilités de la gabegie. Souhila H.