Muhannad Hadi, Coordonnateur spécial adjoint pour le processus de paix au Moyen-Orient et Coordonnateur humanitaire des Nations unies pour le territoire palestinien occupé, selonlui et lors d'un exposé devant les membres du Conseil de sécurité, a souligné l'impact du conflit, qui en est maintenant à sa deuxième année. La guerre entre le Hamas et Israël depuis octobre 2023, aurait coûté la vie à plus de 44 000 Palestiniens et 1.700 Israéliens et ressortissants étrangers. Des dizaines de milliers d'autres ont été blessés et plus de 100 otages israéliens restent toujours à Gaza. Appel au cessez-le-feu Hadi a également averti que les développements dans le territoire palestinien occupé suggéraient « un risque imminent de perdre les cadres » dans lesquels nous opérons depuis 1967 et 1973, lorsque le Conseil de sécurité a adopté les résolutions « visant à jeter les bases d'une paix juste et durable ». «Nous continuons d'appeler à un cessez-le-feu immédiat, à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et à la désescalade des tensions dans la région », a-t-il ajouté, appelant à la mise en place de cadres politiques et sécuritaires qui contribueraient à résoudre le conflit israélo-palestinien, à mettre fin à l'occupation et à parvenir à une solution à deux Etats. Pour éviter une nouvelle escalade, il a exhorté la communauté internationale à renouveler son engagement envers la diplomatie et à soutenir des mesures qui garantissent la sécurité à long terme des Israéliens et des Palestiniens. «Nous avons besoin d'un cessez-le-feu ; nous devons libérer les otages ; nous avons besoin d'une aide vitale fournie en toute sécurité maintenant », a conclu M. Hadi. La situation reste épouvantable à Gaza Hadi a souligné l'impact dévastateur des opérations des Forces de défense israéliennes (FDI) dans le nord de Gaza, qui ont entraîné des déplacements massifs et des dizaines de morts, dont des femmes et des enfants. L'aide humanitaire aux personnes dans le besoin a également été gravement affectée, les convois de l'ONU transportant une aide vitale ayant été pillés par des groupes armés palestiniens.Un convoi de l'ONU de 109 camions transportant de la nourriture a été pillé le 16 novembre, et 97 camions ont été perdus. Quelques jours plus tard, plus de 20 personnes auraient été tuées lors d'opérations visant les pillards, menées par les autorités de Gaza. «Les attaques contre les humanitaires et les convois humanitaires doivent cesser immédiatement. L'ordre public doit être rétabli et la population civile doit avoir un accès sûr à l'aide vitale ». L'escalade de la violence en Cisjordanie Le représentent de l'ONU a également informé le Conseil de sécurité de l'augmentation de la violence en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est. Trente-deux Palestiniens ont été tués lors d'opérations de sécurité israéliennes au cours des dernières semaines, et les attaques des colons israéliens contre les communautés palestiniennes, en particulier pendant la récolte des olives, se sont intensifiées. Les attaques par balles et à la voiture bélier par les Palestiniens se sont également poursuivies, bien qu'aucun décès n'ait été signalé en Cisjordanie occupée ou en Israël. Il a ajouté que les avancées d'Israël concernant les colonies et la démolition de structures appartenant à des Palestiniens se poursuivaient également, certains ministres « appelant désormais ouvertement » à l'annexion de la Cisjordanie occupée. « Je réitère que l'annexion constitue une violation du droit international et doit être fermement rejetée», a-t-il noté. «La situation reste grave» « Malheureusement, la situation reste grave dans toute la région. Les opérations militaires israéliennes se sont poursuivies à travers la Ligne bleue avec le Liban, tout comme les tirs de roquettes du Hezbollah vers Israël, y compris ce week-end », a-t-il déclaré. Il a salué les efforts diplomatiques en cours pour parvenir à une cessation des hostilités et a exhorté les parties à accepter un cessez-le-feu « ancré dans la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité». Saison hivernale synonyme de souffrances UNRWA déclare que les baisses des températures et la saison hivernale augmente les souffrances des refuges palestiniens, ou un demi-million de personnes sont en danger dans les zones touchées par les inondations dans la bande de Gaza, a alerté mardi l'Agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens, relevant que cette situation aura un impact sur des milliers de personnes souffrant du froid et de la malnutrition. Cette alerte de l'UNRWA intervient alors que plusieurs organisations d'aide craignent une aggravation de la situation humanitaire, avec le temps froid et pluvieux, surtout pour ces milliers de déplacés internes vivant sous des tentes de fortune, non loin des côtes. « La situation ne fera qu'empirer avec chaque goutte de pluie, chaque bombe, chaque frappe ». Cette mise en garde de l'UNRWA sur une détérioration de la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne survient alors que le siège du nord de Gaza continue. Les opérations militaires et les bombardements en cours se poursuivent depuis près de 50 jours consécutifs. L'hôpital Kamal Adwan attaqué Dans ce climat d'hostilités, les attaques incessantes contre l'hôpital Kamal Adwan ont fait 14 blessés supplémentaires au cours des dernières 48 heures, dont le Directeur de l'hôpital et les quelques médecins et infirmières restants. « C'est déplorable », a fustigé sur X, le Directeur général de l'Agence sanitaire mondiale de l'ONU, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a encore 65 patients adultes blessés, 13 enfants et 8 patients dans l'unité de soins intensifs qui ont besoin de soins. Pour le chef de l'OMS, les attaques contre l'hôpital Kamal Adwan doivent donc cesser immédiatement. « Un passage sûr pour une mission humanitaire doit être assuré, afin que le personnel de santé puisse être déployé et que des fournitures médicales soient fournies aux patients restants », a fait valoir le Dr Tedros. Le massacre des enfants continue «Les gens sont pris au piège dans un cycle de mort », a souligné dans une note à la presse envoyée par l'UNRWA « Les populations sont contraintes de fuir une zone pour être tuées dans la zone suivante », a déclaré Louise Wateridge, porte-parole de l'UNRWA, rappelant qu'à Al Awda, le mois dernier, une femme a été tuée peu après avoir accouché lorsque l'ambulance dans laquelle elle se trouvait – le dernier véhicule de l'hôpital – a été touchée par une frappe. « Le bébé a survécu ». D'une manière générale, les familles qui ont fui Jabalia pendant le siège ont toutes décrit la même expérience horrible : se cacher dans des immeubles résidentiels encerclés, des membres de la famille tués dans les frappes, sortir de sous les décombres. « Certaines personnes ont montré des vidéos de leur fuite sur leur téléphone, à travers des rues parsemées de corps d'enfants ». « Toutes les familles m'ont dit qu'elles n'avaient fui Jabalia qu'avec les vêtements qu'elles portaient sur le dos et qu'elles avaient tout perdu », a ajouté Mme Wateridge. Les abris de l'UNRWA détruits Or sur le terrain, toutes les tentatives de l'ONU pour aider les habitants du nord de Gaza ont été refusées ou entravées. Dans ces conditions, les boulangeries et les cuisines ont fermé, le soutien nutritionnel a été suspendu et le ravitaillement en eau et en installations sanitaires reste limité. Toutefois, des efforts sont en cours pour développer les services dans la ville de Gaza, où plus de 100 000 personnes déplacées du nord de l'enclave se sont installées. Depuis le début du siège de la partie septentrionale de l'enclave palestinienne, les opérations militaires israéliennes ont touché 17 abris de l'UNRWA dans le nord de la bande de Gaza et 6 abris de l'UNRWA dans la ville de Gaza où les familles déplacées du nord assiégé s'étaient réinstallées. Selon l'agence onusienne, entre 100.000 à 131 000 personnes ont été déplacées depuis le 6 octobre 2024 du gouvernorat de Gaza Nord vers la ville de Gaza. Elle estime qu'il reste entre 65.000 et 75.000 personnes dans la partie nord de Gaza assiégée, soit moins de 20 % de la population qui s'y trouvait avant l'intensification des opérations militaires et du siège.