Le ministère de l'Intérieur vient d'adresser une correspondance aux walis des régions concernées par le scrutin pour prendre les dispositions nécessaires afin de préparer l'échéance électorale. Par ailleurs, l'interwilayas des archs, qui s'est tenue ce week-end à Sidi Aïch, a entériné le principe du “partenariat avec l'Etat”. Le département dirigé par Yazid Zerhouni s'attelle actuellement à peaufiner le dossier des élections partielles qui seront organisées prochainement, probablement en juin, en Kabylie. Outre le rapport qui accompagnera le projet du décret présidentiel qui sera présenté au conseil des ministres début avril pour adoption, le ministère de l'intérieur a déjà engagé des préparatifs matériels sur le terrain et logistiques pour l'opération, apprend-on de sources informées. Une instruction ministérielle a été envoyée aux walis concernés par l'organisation de ce scrutin, pour prendre les disposition nécessaires et mettre les moyens qui permettront le succès de cette opération, ajoutent nos sources. La liste des communes (APC) où se dérouleront les élections partielles a été établie et accompagnera le rapport que présentera le ministre de l'intérieur en conseil des ministres dans les prochains jours. Il s'agit donc de 67 communes dans la wilaya de Tizi Ouzou, de 52 à BéjaIa et d'une dizaine d'autres situées dans les wilayas de Bouira, Boumerdès, Sétif, Laghouat et Bordj Bou-Arréridj. Cette liste a été dressée par les services du département de Zerhouni sur la base des paramètres juridiques et conformément à l'esprit de l'article 34 de la loi 90-07 portant communal, qui énumère les situations qui permettent la dissolution des assemblées populaires communales (APC). Selon certaines sources, les assemblées de wilaya (APW) ne seront pas concernées par ces élections partielles. Il reste que cette question n'est pas encore tranchée et fait l'objet actuellement d'une étude par les autorités compétentes. Les préparatifs pour la tenue de ce scrutin intervient suite au premier accord qui a couronné les travaux des groupes mixtes gouvernement-mouvement citoyen dans le cadre du dialogue pour le règlement de la crise de kabylie. La revendication connue sous l'appellation de “révocation des indus élus” a fait couler beaucoup d'encre mais aussi de salive notamment en Kabylie. L'annonce de l'organisation des élections partielles a donné lieu à un chaud débat entre les différents acteurs dans la région. Le parti de Hocine Aït Ahmed, qui détient une majorité dans plusieurs assemblées communales, notamment dans les deux wilayas, s'est montré hostile à toute décision de dissolution de ces entités avant de se rétracter et d'accepter un dialogue avec conditions sur l'avenir des collectivités locales de la Kabylie. Cette position répond à une stratégie politique de ce parti qui cherche à tirer les “dividendes électorauxs” d'un bras de fer avec le gouvernement. En se présentant comme une victime devant la population, ce statut devrait lui permettre de rafler les suffrages des électeurs et garder par la même occasion sa majorité lors de ces élections partielles. Le FFS table sur cette perspective et opte pour la polémique médiatique qui garantit sympathie et adhésion populaire. Il reste que le parti de Hocine Aït Ahmed risque d'être le grand gagnant de ce scrutin surtout que le reste du mandat, deux ans et quelques mois, n'emballe pas les candidats qui guettent une éventuelle élection législative anticipée, qui demeure la seule échéance capable d'enclencher de chaudes empoignades et de déboucher sur la redéfinition des rapports de force tant sur le plan national que régional. Sur cette question, les discussions se poursuivent entre le gouvernement et le mouvement citoyen. En attendant, les candidats ne se bousculent pas au portillon pour assumer la poursuite d'une gestion déjà entamée depuis près de trois ans par des élus. Personne ne pourrait assumer d'endosser le bilan des assemblées dissoutes avant la fin de mandat. Même si ces élections ne sont pas un enjeu capital, il n'en demeure pas moins qu'elles permettront de dégager des éléments d'appréciation pour une meilleure grille de lecture. Une sorte de sondage avant les grandes échéances. M. A. O.