En dépit des efforts de la communauté internationale, notamment les pays voisins, la violence est toujours présente en Libye. Les armes reprennent le dessus sur la diplomatie. La journée d'hier a été marquée par une recrudescence de la violence en Libye, où les milices armées continuent encore à faire des leurs. Plus de cinq années après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, les efforts diplomatiques n'ont toujours pas réussi à faire taire les armes. La multiplication de groupes armés et leurs positions diamétralement opposées ne facilitent guère la tâche aux diplomates. Conséquences, l'on enregistre régulièrement des pics de violence comme ce fut le cas hier. Ainsi, parallèlement aux combats entre milices qui secouaient la capitale Tripoli, l'armée sous le contrôle du maréchal Khalifa Haftar lançait une offensive pour reprendre deux importants sites pétroliers du nord-est du pays dont s'étaient emparés début mars des groupes armés rivaux. Il s'agit d'une opération d'envergure à en croire les déclarations de Khalifa al-Abidi, un porte-parole des forces pro-Haftar. Précisant que l'offensive visait aussi le port d'Al-Sedra, il a indiqué que "les forces terrestres, navales et aériennes mènent des attaques conjointes pour purger le port de Ras Lanouf des groupes terroristes". La même source avait affirmé un peu plus tôt que "le maréchal Khalifa Haftar a donné ses ordres mardi matin pour libérer le croissant pétrolier". Pour rappel, les Brigades de Défense de Benghazi (BDB) s'étaient emparées le 3 mars du complexe pétrolier de Ras Lanouf, qui comprend surtout un aéroport et un port, ainsi que du port proche d'Al-Sedra. Pendant ce temps, des affrontements opposaient des groupes armés dans l'ouest de la capitale libyenne Tripoli sous la coupe des milices depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Selon les autorités de Tripoli, les combats ont commencé lundi soir dans les quartiers résidentiels et commerciaux de Hay al-Andalous et Gargaresh. Des tirs et des explosions ont été entendus hier matin dans ces deux quartiers situés à deux kilomètres à l'ouest du centre de Tripoli, des témoins faisant état de "combats de rues". Plusieurs axes routiers étaient bloqués et la plupart des habitants n'étaient pas en mesure de se rendre à leurs lieux de travail ou à leurs écoles en raison des violences. La direction de la police à Tripoli, dépendant du ministère de l'Intérieur du gouvernement d'union nationale (GNA), a indiqué qu'elle était "en train", avec "la force qu'elle soutient", de "purger" la région des "hors la loi". Depuis son entrée en fonction en mars 2016 à Tripoli, le gouvernement d'union nationale présidé par Fayez As-Sarraj a échoué à asseoir son autorité sur l'ensemble du pays, malgré le ralliement de quelques milices. En effet, plusieurs quartiers de Tripoli restent contrôlés par d'autres groupes hostiles à ce gouvernement. Merzak Tigrine