Une série de produits de large consommation sont touchés par des hausses importantes des prix. Farine, café, pâtes alimentaires, lait en poudre infantile, tomate, ail et légumes secs sont frappés par cette flambée des prix. Les plus fortes hausses touchent la tomate, l'ail, la pomme de terre et les œufs. Ces chiffres du ministère du Commerce cités par l'APS dénotent un processus d'érosion du pouvoir entamée en 2015, poursuivie en 2016 et qui continue en 2017. Plus précisément en janvier, le prix de la tomate a augmenté de 105, 1% en janvier dernier par rapport à la même période de 2016 et 37,6% un an plus tôt.. La pomme de terre, un produit très consommé, a connu une hausse de 25%. La flambée de l'ail suscite le courroux de nombre de ménages : une augmentation de 37,6% pour l'ail importé. Celui produit localement a augmenté de 6%. Les légumes secs sont frappés par de fortes hausses : pois chiches (62,4%), haricots secs (11,7%), lentilles (5,3%), riz (5,7%). Les œufs ont également connu une forte hausse (27,3%). Pour les produits importés ou à fort pourcentage d'intrants importés, on enregistre d'importantes hausses : la farine conditionnée (8,3%), les pâtes alimentaires (8%), le lait en poudre infantile (7,4%), le café (9%), le thé (6%), le concentré de tomates (5%). Le sucre et les huiles alimentaires connaissent de légères hausses respectivement de 3,4% et de 1,4%. En revanche, les prix de la viande connaissent une stabilité. Les prix de la viande ovine ont baissé de 2%, ceux de la viande bovine locale de 1%. Le prix du poulet a connu une baisse de 27%. Les chiffres du ministère relèvent d'importantes différences de prix entre régions. Le prix moyen de la pomme de terre était en janvier 2017 de 54 DA dans la région de Blida, 65 DA à Béchar. Alors que l'ail local coûtait 749 DA à Alger et 486 DA à Béchar. Le kilogramme de pommes locales était vendu à 171 DA à Béchar contre 349 DA à Batna. La laitue était cédée à 75 DA à Batna, contre 108 DA à Béchar. Concernant les viandes, elles sont cédées à des prix moindres à Batna : le kilogramme de viande locale est cédé à 1 204 DA, contre 1 443 DA à Alger. On peut noter une nouvelle fois de graves dysfonctionnements du marché. Un produit subventionné, en l'occurrence la farine, dont le prix est administré et donc ne devant pas subir une hausse, a été touché par cette flambée. Ce qui dénote une pratique illégale que les services de contrôle n'ont pas essayé de combattre, s'abritant derrière le fait qu'il y a un vide réglementaire concernant la farine et la semoule conditionnées. Les différences de prix entre régions montrent également des anomalies dans la régulation du marché. Ce que le ministère du Commerce ne souligne pas dans cet affichage des prix, c'est l'absence des services de contrôle sur le terrain devant des pratiques illégales : la présence d'intermédiaires qui gonflent les prix au niveau du gros et la rétention de produits, notamment le stockage de la pomme de terre en période de forte demande pour augmenter les prix. K. Remouche