Une grosse panique s'est emparée hier matin, des passagers qui étaient dans l'enceinte de l'aéroport d'Orly, lorsqu'un homme qui se trouvait dans le terminal 1 a dérobé l'arme à feu d'une des femmes soldats de l'opération Sentinelle. Des versions diverses circulent autour des faits. Selon les témoignages de voyageurs qui se trouvaient sur les lieux, l'assaillant aurait tenu par le cou la militaire et utilisé son arme pour menacer ses collègues avant d'être abattu. Pour leur part, les ministres de l'Intérieur, Bruno Le Roux, et celui de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ont indiqué qu'il aurait tenté sans succès de s'emparer de l'arme avant de se réfugier dans une boutique de l'aérogare où il a été abattu. Les antécédents judiciaires de l'attaquant ont permis d'établir rapidement son profil. Il s'agit de Zyed B., un Français de 39 ans, né à Paris. Il était connu des services de sécurité pour de faits de droit commun (vol aggravé et trafic de stupéfiants). Certaines sources avancent qu'il avait été détecté comme radicalisé, à la suite de séjours en prison. L'homme avait notamment fait l'objet d'une perquisition administrative qui est restée sans suite. Des premières informations sur son itinéraire, hier, révèlent qu'il a notamment ouvert le feu sur un policier lors d'un contrôle routier en Seine-Saint-Denis (nord-est de Paris). Peu après, il a été repéré dans un car-jacking, dans la même région. Il a abandonné son véhicule dans un parking et s'est emparé d'un autre dont il s'est servi pour rejoindre l'aéroport d'Orly vers 8h. L'enquête confiée au parquet antiterroriste devra permettre de savoir si l'attaquant a agi seul ou disposait de complices. Son père et son frère ont été placés en garde à vue et une perquisition a été menée à son domicile. Sur le site de l'aéroport, une vaste opération de déminage a eu lieu pour trouver d'éventuels explosifs. Pendant toute la matinée, les services aéroportuaires ont procédé à l'évacuation d'Orly-Sud. L'aéroport est resté fermé durant la journée. Une partie des vols en provenance de l'étranger a été détournée vers l'autre aéroport parisien de Roissy. Celui d'Orly-Ouest a été rouvert au public assez rapidement. Ce n'est pas la première fois que des militaires de l'opération sentinelle sont la cible d'attentats. En février dernier, un ressortissant égyptien a visé des soldats postés à proximité du Carrousel du Louvre. Un couple de policiers avait été égorgé, pour sa part, près de Paris en juin 2016. Jusqu'ici, les aéroports français ont été épargnés par les attaques terroristes. Suite à l'attentat qui a visé l'aéroport de Bruxelles en mars de l'année dernière, la France a décidé de renforcer la sécurité de ses enceintes aéroportuaires. Des effectifs supplémentaires de la police aux frontières, de CRS et de la gendarmerie du transport aérien ont été déployés. Cependant, certaines mesures annoncées à ce moment-là ont vite été abandonnées. L'une limitait l'accès aux zones publiques des aérogares aux personnes disposant d'une pièce d'identité et d'un titre de transport. Il était aussi question de systématiser le contrôle et la palpation des voyageurs. De Paris : SAMIA LOKMANE-KHELIL