Résumé : Farid rentre à la maison et surprend Gamra en pleine dispute avec une voisine. Il tente d'intervenir pour calmer les esprits et propose à la femme de ménage d'écouler la chaîne en or qu'il venait de retirer de la poche de son blouson. Il fait une petite moue. - Pas moins de 50 000 DA. - Tu veux rire. Cette camelote te ramènera à peine la moitié. - Je veux 50 000 DA, Gamra. Tu sais pertinemment que ce bijou vaut bien plus que ça. C'est à prendre ou à laisser. Gamra penche sa tête vers lui. - Tu l'as volée, hein ? - Mais non ! Que vas-tu chercher là ? Je ne suis pas un voleur, moi. Tu me connais pourtant bien, Gamra ! La femme lui lance un regard de travers, puis sourit. - Je te connais même trop bien, Farid. Tu es un ange, Farid. Un ange sorti tout droit du Paradis. - Tu vois donc que, mis à part cette chaîne qui m'a été offerte par une houri, je n'ai ramené rien d'autre avec moi. C'est pour cette raison que je veux que tu t'en charge. Il quitte son refuge et se redresse. - On se revoit demain en début d'après-midi. Cela te va ? Gamra fourre la chaîne en or dans son corsage. - Cela me va, Farid. - Ah, j'oublie ! J'aurais besoin du véhicule de Henia pour demain aussi. - Hénia n'est pas passée aujourd'hui. Au fait, elle se marie la semaine prochaine. - Mabrouk aliha. Mais nous ne sommes pas encore la semaine prochaine. Elle pourra toujours faire un effort pour moi. Gamra hoche la tête. - Compte sur moi, petit voyou. Gamra se retire dans sa piaule. Farid monte quelques marches et se retrouve nez à nez avec sa femme qui le toise avant de demander : - Que faisais-tu avec cette vaurienne, Farid ? - Moi ? Rien, Karima. J'ai juste mis fin à une bagarre. - Ah oui ?! Tu sais mettre fin à des bagarres maintenant ? Tu oublies que le plus souvent c'est toi qui provoque des rixes ? Allez, monte. Je ne veux plus te revoir avec cette sorcière. Craignant la réaction de quelques voisines qui étaient au courant de ses manigances avec Gamra, Farid suit sa femme. Intriguée par sa docilité, inhabituelle, Karima s'arrête et se retourne vers lui, les mains sur ses hanches. - De quoi discutiez-vous, cette canaille et toi ? - De rien, te dis-je. Une dispute avait éclaté entre elle et une autre femme, et j'ai tenté de les séparer. - Pourquoi ? De quoi je me mêle ? Il hausse les épaules. - Comme ça. Tu connais Gamra. Elle a une langue pendue, et l'autre femme me faisait de la peine. Voilà tout. Tu es contente ? (À suivre) Y. H.