Campagne d'intox et tentatives de sabotage du redémarrage du complexe. Cinglante réponse du syndicaliste, qui désigne nommément les auteurs de ces tentatives qui visent à détruire El-Hadjar. La conférence de presse animée, hier, par le secrétaire général du syndicat d'entreprise Sider El-Hadjar, a pris une autre tournure, après que celui-ci, dont on attendait des informations sur la situation du complexe sidérurgique au lendemain des coûteux travaux de rénovation du haut fourneau n°2, s'en est pris vertement aux plus hauts responsables d'Imetal et de Sider. Noureddine Amouri a, en effet, accusé ceux-ci d'avoir tout fait pour maintenir les installations du complexe à l'arrêt, en confiant les travaux de réhabilitation à une entreprise défaillante. "Ils ont passé des accords avec l'entreprise italienne Ferretti, qui s'est avérée incompétente et nous a fait perdre beaucoup de temps, parce qu'elle n'était pas du tout qualifiée pour les travaux, dont elle avait la charge. Jusqu'aux travaux qui étaient supposés avoir été achevés et livrés ont été refaits par Pirson, une multinationale basée en Belgique spécialisée dans les travaux de réfection et d'installation de fours dans l'industrie sidérurgique, qui a été appelée à la rescousse après ce constat désastreux, à ce sabotage caractérisé", confie ce syndicaliste. Poursuivant son réquisitoire, il affirmera que ces mêmes responsables n'ont d'autre souci, selon ses dires, que de retarder le plus longtemps possible et par tous les moyens le redémarrage des installations de production, qui ont fait appel à l'entreprise française Simafer pour la livraison de 7 locotracteurs qui n'ont jamais été livrés. "Les responsables de Sider se sont ensuite adressés à cette même entreprise pour des pièces destinées au HF, des pièces qui n'étaient pas conformes et qui avaient dû être réexpédiées", soutiendra-t-il. Virulent à l'encontre de ces cadres supérieurs, Amouri ira jusqu'à les accuser d'être derrière une véritable campagne de désinformation sur ce qui se passe à l'intérieur du site d'El-Hadjar, depuis l'entame du programme de rénovation des installations. "À la vérité, toutes ces manipulations, ces rumeurs et ces sabotages ont un seul objectif : maintenir le plus longtemps possible l'importation des produits sidérurgiques. De gros intérêts sont en jeu car les besoins du pays dans ce domaine sont de l'ordre de 10 millions de tonnes et donc beaucoup d'argent pour certains", devait-il ajouter. Contestant la nomination de celui-ci à la tête du conseil d'administration alors qu'il n'aurait ni le profil requis ni la moindre connaissance de la réalité du complexe sidérurgique, il dirigera sa diatribe sur Ali Beddiar, qu'il citera nommément. "Se comportant comme un espion, ce responsable est entré incognito dans l'usine en compagnie de prétendus experts pour dresser un rapport selon lequel le complexe manquerait de minerai de fer et d'aggloméré et ainsi semer le doute sur les possibilités de redémarrage. Nous tenons à démentir catégoriquement le contenu de ce rapport, car nous disposons de 200 000 tonnes de minerai et 6 000 tonnes d'agglomérés, ce qui est largement suffisant pour faire face à la situation durant plusieurs mois encore", dénoncera-t-il encore. Le représentant des travailleurs imputera aux "forces occultes", dont cet ancien cadre de Gesibat à la retraite, cette rumeur faisant état d'une explosion du haut fourneau. "Nous sommes formels en assurant que 12 tuyères sur les 24 que compte le four sont aujourd'hui fonctionnelles, nous passerons progressivement à 14, puis à 16 tuyères et ainsi de suite jusqu'à atteindre les capacités maximum de la partie chaude. La production de la première coulée de fonte conforme s'est faite dimanche, en présence de tous les cadres et techniciens du complexe. L'opération de l'ouverture du trou de coulée avec l'actionnement de la perforatrice s'est déroulée vers 10h. L'exploitation sécurisée du haut fourneau n°2 et, partant, de toutes les autres unités du complexe sera effective après la normalisation de la charge et la production de la fonte pour alimenter les deux aciéries à oxygène", a martelé Noureddine Amouri. Avant d'inviter les journalistes à l'intérieur des ateliers pour constater de visu ce qui s'y passe. Il annoncera à cette occasion que les billettes et les brames ne sont plus importées et que tout sera produit au complexe. "Nous ne craignons pas la concurrence. Nous tablons sur les aciers plats qui sont très demandés sur le marché sans pour autant négliger les autres produits. Avec les capacités des installations qui ont été rénovées, nous atteindrons les 2,2 millions de tonnes et plus encore", lancera le conférencier sur un ton de défi. A. Allia