Le président de la LFP revient dans cet entretien accordé à Liberté sur l'élection de Kheireddine Zetchi à la tête de la FAF, ses relations avec lui et les menaces qui pèsent sur son avenir à la tête de la LFP sachant qu'il est un proche du président sortant, Mohamed Raouroua. Liberté : M. Kerbadj, les membres de l'assemblée générale de la FAF viennent d'élire un nouveau président, en l'occurrence M. Zetchi Kheiredine. Quel commentaire faites-vous sur cette élection ? Kerbadj Mahfoud : Tout d'abord, je tiens à féliciter pour cette élection mon ami Zetchi avec lequel j'entretiens de très bonnes relations depuis longtemps. Il n'était pas un président de club comme les autres, qui viennent tout le temps mettre la pression sur les structures de la LFP, il sait comment transmettre ses doléances à nos structures. Lors de mon premier mandat à la LFP, son club était représenté au conseil d'administration par le biais de M. Ali Lafri. Dès que le PAC a rétrogradé en amateur, il a quitté le CA de la LFP. Je suis convaincu que Zetchi peut faire beaucoup de choses, pour la simple raison que c'est un type qui vient du milieu et qui connaît tous les problèmes de notre football. Il ne va pas tourner en rond pour s'attaquer aux maux, il va directement à la racine pour l'endiguer. En plus lorsque tu as à affaire à un professionnel qui connaît son métier, tu ne crains rien de son côté. J'espère qu'il réussira dans sa nouvelle mission, je sais qu'il a beaucoup de chantiers qui l'attendent. Le fait de prôner le rassemblement de la famille footballistique est une bonne chose pour lui. Beaucoup a été dit sur votre avenir à la LFP, par le fait que vous êtes un très proche de Raouraoua. Vous sentez-vous menacé par la nouvelle équipe fédérale ? Pourquoi serais-je menacé, je suis un élu à la LFP, je jouis de la confiance de tous les membres ainsi que des présidents de club. Je ne me sens aucunement menacé dans mon poste de président de LFP. Raouraoua est mon ami de longue date, et il le restera, il n'y a aucun problème là-dessus. Dans ce monde, il faut que les gens sachent faire la différence entre les relations d'amitié et celles de travail. Je peux ne pas m'entendre avec toi sur le plan professionnel, mais je garde toujours mon amitié avec toi . Je continuerai à assumer mes fonctions de président de LFP jusqu'au bout. Les deux hommes sont mes amis, je sais faire la différence. Je n'ai pas été son concurrent aux élections de la FAF, je n'étais concerné ni de près ni de loin à ces élections, je ne figurais sur aucune liste de candidats de la FAF, ceux qui disent le contraire, sont en train de mentir aux gens. Je l'ai d'ailleurs révélé à travers les colonnes de Liberté bien avant les élections que la FAF ne m'intéresse pas, je ne suis pas une girouette, mes positions sont connues et ne changeront pas. Il y a cette récurrente question du volet de l'arbitrage que certains veulent réorganiser. Pour vous l'arbitrage doit relever exclusivement de la FAF ou de la LFP ? C'est un dossier très délicat, maintenant que la FAF a un nouveau président élu, c'est à lui et à son bureau fédéral de se pencher sur ce volet et de procéder si nécessaire à sa réorganisation, ils sont libres d'opter pour la méthode qui sied parfaitement à leur vision. Le président Zetchi a révélé qu'il fera appel aux compétences pour prendre en charge l'arbitrage, souhaitons-lui bonne chance. Quant à moi, je le répète, l'arbitrage n'a jamais été mon cheval de bataille pour qu'on soit clair définitivement sur un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre. Vous voulez dire que vous n'allez pas vous impliquer, c'est cela ? En tant que président de la Ligue de football professionnel, il est de mon devoir d'assurer un déroulement des championnats équitable, en respectant l'éthique sportive. J'essaye d'aider les clubs dans un cadre légal, c'est tout, je ne suis pas président de la CFA, même si j'ai dû gérer parfois des situations intérimaires . M. Kerbadj, l'USMA vient de se qualifier à la phase des poules de la LDC, la JSK et le MCA sont aussi sur le même chemin, les matchs vont commencer au mois de mai ce qui augmentera davantage le nombre des matchs en retard. Comment comptez-vous justement faire pour rattraper le grand retard et assainir les matchs en retard qui ne cessent de s'accumuler ? On va revoir justement comme vous dites la programmation par rapport à cette nouvelle donne, car si on continue sur ce rythme, le championnat risque de s'étaler jusqu'au mois de juillet. On va faire jouer le maximum de matchs en retard, on n'a plus le choix. Il faut que les cinq dernières journées du championnat soient programmées dans leur totalité pour assurer l' éthique sportive. On va demander maintenant aux clubs engagés en coupes africaines d'accepter d'avancer leurs matches de championnat. Il faut aussi qu'on pense aux autres clubs qui n'ont pas de compétitions africaines et qui ne peuvent pas rester pendant un mois sans jouer le moindre match en championnat, ils seront pénalisés. Durant cette trêve, on va caser beaucoup de matchs, il faut que les président aussi jouent le jeu et collaborent avec nous pour qu'on puisse finir le championnat durant la première semaine du mois de juin, sinon on risque de tout rater. Même la finale de la Coupe d'Algérie, prévue le1er mai, risque d'être décalée ? Vous savez très bien que l'Algérie organisera le 4 mai 2017 les élections législatives, une échéance très importante pour le pays. Vu la proximité des deux dates, cela m'étonnerait que la finale de la Coupe d'Algérie soit maintenue à la date indiquée. Dans ce cas précis, la FAF propose une date mais il appartient aux services de la Présidence de décider. Par : RACHID ABBAD