L'interdiction par Washington et Londres des certains appareils électroniques (ordinateurs portables, tablettes, etc.) dans les cabines des avions sur les vols directs en provenance de pays arabes et de Turquie, en raison de "risques d'attentats terroristes", peut faire tâche d'huile. En effet, moins de quarante-huit heures après l'annonce par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, la France et le Canada ont indiqué qu'ils réfléchissaient à des mesures identiques. "Je vais faire l'analyse nécessaire avec mes collègues et prendre une décision", a de son côté déclaré le ministre canadien des Transports, Marc Garneau. Pour rappel, le Canada, les Etats-Unis et le Royaume-Uni collaborent étroitement en matière de renseignement et de lutte contre le terrorisme dans le cadre de l'alliance des "Five Eyes" regroupant également l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Seule, Berlin les a écartées pour l'instant. Des huit pays sont concernés, tous alliés ou partenaires des Etats-Unis, à l'image de la Jordanie, de l'Egypte, de la Turquie, de l'Arabie Saoudite, du Koweït, du Qatar, et des Emirats arabes unis et du Maroc, Ankara a été la première à protester. Elle a demandé à Washington "de revenir en arrière ou d'alléger" cette mesure qui affectera ses ressortissants voyageant en avion. Pour justifier cette mesure un responsable américain a expliqué : "L'examen de renseignements indique que des groupes terroristes continuent de viser le transport aérien et cherchent de nouvelles méthodes pour perpétrer leurs attentats, comme dissimuler des explosifs dans des biens de consommation." Un de ses collègues a ajouté que le secrétaire américain à la Sécurité intérieure John Kelly a "jugé nécessaire de renforcer les procédures de sécurité pour les passagers au départ direct de certains aéroports et à destination des Etats-Unis", sans toutefois révéler de quelles informations précises Washington disposait. D'après CNN, citant un cadre de l'administration Trump, cette décision serait liée à une menace émanant d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), la branche du groupe terroriste au Yémen. La chaîne ABC cite, elle, une source proche du renseignement selon laquelle la menace viendrait de militants du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique. Merzak T./Agences