Si certaines oppositions ont pu être levées au prix d'intenses pourparlers, celle du comité du village de Taourirt demeure inflexible, en exigeant comme au préalable une déviation du tracé initial du passage du gazoduc, soit sur une distance de 600 m. La coordination des comités de village de la commune d'Aït Zikki, dans la daïra de Bouzeguène, 60 km à l'est de Tizi Ouzou, est montée, dimanche, au créneau en procédant à la fermeture, pour une durée illimitée, des institutions étatiques et des services publics de la daïra, entre autres, l'APC de Aït Zikki, le siège de la daïra de Bouzeguène, la Sonelgaz et la recette des impôts. Cette décision a été prise après que toutes les voies pacifiques aient échoué dans le déblocage de l'opposition au passage du gazoduc opéré par le seul village de Taourirt dans la commune de Bouzeguène. Un membre de la coordination des comités des 8 villages, entre autres, Mansoura, Boukhiar, Berkis, Amekrez, Iguer-Mehdi, Iguer-Amrane, Taourir Bouar et Agouni Filkane, nous affirme que la responsabilité des pouvoirs publics est totalement engagée dans cette affaire, mettant en relief l'incapacité de ces pouvoirs publics à dénouer le problème du projet de raccordement des 7 villages de la commune. Les villageois de Aït Zikki considèrent que les pouvoirs publics ont failli, et de surcroît ont tourné le dos aux soucis des villageois qui souffrent chaque hiver. Le projet de raccordement au gaz de la commune de Aït Zikki, qui a été entamé en 2014 a fait face à une multitude d'oppositions des villageois de Bouzeguène. Si certaines oppositions ont pu être levées au prix d'intenses pourparlers, celle du comité du village de Taourirt demeure inflexible, en exigeant comme préalable une déviation du tracé initial du passage du gazoduc, soit sur une distance de 600 m. La dernière tentative de déblocage de l'opposition a été opérée par le directeur de l'industrie et des mines (DMI) qui s'est déplacé, la semaine dernière sur le terrain, mais qui, malheureusement, a essuyé un autre refus des villageois de Taourirt, ceci malgré les garanties des responsables de la wilaya de protéger les sources naturelles d'eau potable. C'est donc le statu quo qui s'est installé pour le projet du gaz, donnant lieu à une frustration généralisée des villageois de Aït Zikki. "C'est inadmissible de vivre une telle situation. Pendant que les autres villageois se chauffent au gaz naturel, nous on doit encore continuer à souffrir le martyre, chaque hiver, en faisant face au froid, au pénurie de gaz butane et aux routes coupées par la neige. 18 mois de retard dans le projet du gaz, et ce n'est pas encore fini !", nous dira, dépité, un citoyen de Aït Zikki. Outre le passage de gaz, les travaux d'installation des réseaux dans les villages n'ont pas atteint les 30%. L'entreprise Sonelgaz ne pouvant pas honorer ses engagements de payement a poussé les entreprises réalisatrices à plier bagage. Très endettées, elles ne pouvaient même pas payer les ouvriers.