Cette journée aura permis de ressusciter cet éminent révolutionnaire dont le passé historique reste encore méconnu des générations actuelles. Pour "l'Association nationale pour une jeunesse algérienne instruite", le programme d'action tracé depuis quelque temps porte essentiellement sur un devoir de mémoire légitime pour tous ceux qui se sont sacrifiés durant la guerre de Libération nationale dont le vaillant colonel Ali Mellah dit Si Cherif, jadis commandant de la Wilaya 6 historique. C'est dans cette optique que le bureau local de cette association au niveau de la commune de Mekla, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a organisé hier, à la bibliothèque communale de Mekla, une émouvante cérémonie pour commémorer l'assassinat du colonel Si Cherif, de son vrai nom Ali Mellah, né le 14 février 1924 au village de Taka M'kira, relevant à l'époque de la commune mixte de Draâ El-Mizan, et assassiné par un de ses propres compagnons issus des rangs de l'ALN. Pour rappel, le 31 mars 1957, le commandant de wilaya Ali Mellah, accompagné de son secrétaire et de son agent de liaison furent surpris tôt le matin, dans les environs de Derrag (un village relevant actuellement de la wilaya de Médéa), par des "rebelles" dirigés par un certain Chérif Ben Saïd qui les a sauvagement assassinés. Après l'ouverture de la séance par Djaffar Saraoui, P/APC de Mekla, qui a souligné l'importance d'une telle journée commémorative, la parole fut donnée au président de l'Association puis au responsable local, Nacer Ziani, ainsi qu'au député RND de Tizi Ouzou, qui ont tenu à rappeler les qualités révolutionnaires et patriotiques du chahid Ali Mellah, qui s'est sacrifié pour la libération du joug colonial avant d'être exécuté par l'un de ses compagnons de lutte qui l'a liquidé physiquement pour des raisons encore énigmatiques. Tout au long des conférences programmées à l'occasion de cette douloureuse commémoration, de nombreux intervenants ont regretté qu'Amar Mellah, le digne fils héritier du chahid colonel Ali Mellah, n'ait pas pu être présent à ce rendez-vous, surtout que plusieurs conférenciers bien connus tels que Si Ouali Aït Ahmed, membre du bureau de l'ONM de Tizi Ouzou et ancien secrétaire au PC de la Wilaya III historique, Akli Mohand Saïd, ancien officier de l'ALN et fils du défunt colonel Mohand Oulhadj, le colonel Abdellah ainsi qu'Ali Djouaher qui était le seul moudjahid présent à avoir connu et côtoyé le chahid Ali Mellah pour avoir combattu à ses côtés, n'ont pas tari d'éloges sur les grandes qualités morales et humaines de l'ancien commandant de la Wilaya 6 historique tout en insistant sur ses compétences de grand guerrier et de grand chef de troupes qui imposait le respect et l'admiration auprès de ses djounoud et de ses officiers. C'est ainsi qu'Ali Djouaher a tenu à témoigner que "dès le mois de septembre 1956, Le colonel Ali Mellah avait entrepris d'organiser tel qu'il se devait la Wilaya 6, et ce, en commençant par dynamiser son organisation politico-administrative (OPA) et bien structurer les groupes armés pour harceler sans cesse les troupes françaises sur toute la grande étendue du Sud algérien". Et à Ali Djouaher de rappeler à l'assistance des paroles que ne cessait de rappeler à l'époque, le colonel Ali Mellah à ses hommes : "Prenez votre mal en patience car la guerre ne finira pas avant cinq ans mais elle ne dépassera jamais les dix ans et aspirez à la victoire finale contre l'ennemi français". C'est dire que cette journée commémorative aura permis de ressusciter cet éminent révolutionnaire dont le passé historique reste encore méconnu des générations actuelles.