Les foyers de fièvre bovine, qui ont été signalés dans les wilayas de Relizane et de Tiaret, dans la région ouest du pays, ont inévitablement préoccupé les services agricoles de la wilaya de Bouira, qui ont tenu à renforcer le dispositif de contrôle et d'alerte, spécialement au niveau du marché à bestiaux hebdomadaire régional, où transitent des cheptels venus des différentes régions du pays, selon la Direction des services agricoles (DSA). Ces derniers nous ont fait part du fait qu'il se pourrait qu'une certaine race ovine soit à l'origine de la transmission de cette épidémie apparue dans l'ouest du pays. Cette race, qui s'appelle Sidaoun, a une nette ressemblance avec la chèvre à cause de son pelage, elle provient du Sahel et semble être un vecteur transmissible du virus et autres zoonoses, d'après des zootechniciens. Pour rappel, en 2014 et en 2015, l'épidémie de fièvre aphteuse avait fait des ravages en infectant plusieurs wilayas de l'Est et du Centre, en revanche la région ouest du pays était de loin épargnée. Mais cette fois-ci, la fièvre bovine s'est réellement manifestée dans cette région. Bien que des mesures préventives aient été prises à cette époque-là, près de 1 000 têtes bovines ont été décimées, tellement cette maladie virale animale, qui affecte particulièrement les bovins, ensuite les moutons et les chèvres, possède une capacité de transmission et de propagation inouïe. Dans ces conditions, la Direction des services agricoles s'apprête à lancer ces jours-ci une vaste campagne de vaccination contre la rage et la fièvre aphteuse pour le cheptel bovin et l'anti-claveleux pour les ovins. Celle-ci rassure : "Un premier arrivage de vaccins a été réceptionné en attendant d'autres apports. Nous avons réceptionné 200 000 vaccins anti-claveleux, 1 700 antirabiques (contre la rage) et 52 000 anti-aphteux, c'est-à-dire contre la fièvre aphteuse, et malheureusement, 2 foyers d'atteinte viennent d'être déclarés dans les wilayas de Relizane et de Tiaret." Avant d'ajouter : "Nous réitérons notre appel aux services de l'APC pour qu'ils prennent des mesures préventives au niveau du marché aux bestiaux régional de Bouira qui n'est pas agréé à ce jour, alors qu'il doit être doté de tous les équipements sanitaires qui lui manquent. Ces mesures préventives se traduiront par l'installation d'un dispositif sanitaire dans l'enceinte du marché, d'un quai, d'un bureau pour vétérinaires, d'un portail pour garantir une seule entrée au marché, afin de mieux contrôler les cheptels, d'une étable pour la mise en observation d'une bête présentant des signes de suspicion et d'autres mesures inhérentes au renforcement du dispositif de contrôle sanitaire. Sauf que nous manquons de moyens pour notre part, notamment pour ce qui est des effectifs insuffisants à cause des recrutements qui ont été gelés, du transport, des kits de protection et de biens d'autres accessoires, mais très nécessaires à l'accomplissement de notre profession. Dans ces conditions, le travail doit concerner plusieurs secteurs, spécialement quand il est question de parer à toute suspicion d'épidémie à grande portée périlleuse pour le cheptel. Nous lançons également un appel aux vétérinaires privés pour qu'ils se présentent à nos services, dans le but de récupérer les vaccins à cet effet." Il y a lieu de faire savoir que le parc bovin de la wilaya de Bouira est estimé à plus de 72 000 têtes, dont 44 000 vaches laitières. Farid Haddouche