Les syndicats, soutenus par une cinquantaine de députés, s'apprêtent à saisir le Conseil constitutionnel sur la nouvelle loi sur la retraite, qu'ils jugent "anticonstitutionnelle". L'intersyndicale a choisi de marquer les esprits en optant pour la date symbolique du 1er Mai, qui coïncide avec la Fête internationale des travailleurs, pour relancer ses revendications portant sur les dossiers de la retraite, de la loi du travail et du pouvoir d'achat qui n'ont pas trouvé, jusqu'ici, une oreille attentive auprès des pouvoirs publics. Réunis au siège du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela), les syndicats autonomes représentant divers secteurs, dont l'administration, l'éducation et la santé, ainsi que certains syndicats d'entreprises du secteur économique affiliés à l'Intersyndicale, ont, en effet, décidé d'organiser une marche nationale de protestation le 1er Mai à Béjaïa, de saisir le Conseil constitutionnel au sujet de la nouvelle loi sur la retraite, jugée "anticonstitutionnelle" et de tenir une journée d'étude portant sur la mouture du projet de code du travail, afin de réitérer leur attachement à ces trois principales revendications. Ils ont, après étude de la situation actuelle et des perspectives, noté avec satisfaction l'avancée de l'opération collecte de signatures des fonctionnaires et travailleurs de tous les secteurs contre la nouvelle loi sur la retraite, et réaffirmé le maintien de la mobilisation pour la réalisation de leur objectif. Ils se sont, en outre, félicités des positions de certains groupes parlementaires qui adhèrent à la plateforme de saisine du Conseil constitutionnel au sujet de la "non-constitutionnalité" de la nouvelle loi sur la retraite. Ainsi, à titre d'indication, cette plateforme, qui a recueilli plus de 50 signatures de députés, va être déposée auprès du Conseil constitutionnel durant cette semaine, apprend-on auprès du secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, qui, par ailleurs, nous a fait part de la "difficulté de la lutte syndicale dans le pays". L'intersyndicale a également fixé la date du 8 avril prochain pour la tenue d'une journée d'étude au sujet de la mouture du projet de code du travail, qui sera animée par des experts du monde du travail, dont MM. Noureddine Bouderba et Ferradji. En outre, l'intersyndicale a, dans son communiqué rendu public à l'issue de sa réunion de samedi, relevé "la poursuite de l'entêtement des pouvoirs publics à ne pas répondre favorablement aux doléances soulevées par les fonctionnaires et de fermer la porte à la négociation". Ce qui fera dire à M. Amoura qu'il est "difficile de lutter dans ce pays parce que vous avez tout le monde contre vous. Si vous ne volez pas et que vous n'êtes pas un corrompu, vous constituez un danger pour l'Algérie", a-t-il affirmé en substance. Aussi, plus décidé que jamais à passer la vitesse supérieure dans son mouvement de protestation, ce bloc syndical a réaffirmé sa "détermination à poursuivre sa démarche pour la création d'un front fort en vue de faire face à la situation actuelle des travailleurs". Et d'appeler ces derniers à "adhérer à la lutte et à se liguer autour de leurs syndicats pour protéger leurs acquis et satisfaire leurs revendications".