La campagne de collecte d'un million de signatures pour appuyer la demande de gel de la loi sur la retraite est en très bonne voie. Des secteurs qui ne sont pas membres de l'intersyndicale y ont adhéré, tels que les travailleurs d'une usine de fabrication de tubes à Rouiba et ceux de l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) de Tizi Ouzou», a souligné hier à El Watan Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de formation (Satef). Lors d'une journée organisée hier par l'intersyndicale et consacrée au système des retraites, les interventions de deux spécialistes, Noureddine Bouderba, expert et ancien syndicaliste dans le secteur pétrolier, et Rachid Ourari, constitutionnaliste, ont démontré que le syndicat ne peut pas déposer un recours auprès du Conseil constitutionnel mais il faut par contre convaincre 50 députés de le faire. «Nous avons contacté certains partis politiques et ils ont donné leur accord de principe pour revoir la loi», a ajouté Boualem Amoura. Il convient de signaler dans ce contexte que les députés du groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT) et du Front pour la justice et le développement (FJD) ont rejeté cette loi, tandis que les représentants du Front des forces socialistes (FFS) ont boycotté la séance de vote. Ainsi, selon notre interlocuteur, les travailleurs sont intéressés par cette action de signatures. L'intersyndicale persiste à dire que les arguments des autorités qui ont permis de faire passer cette loi sont faux, particulièrement concernant le déficit de la Caisse nationale de retraite (CNR) et insiste sur l'évasion fiscale et l'informel. Boualem Amoura dira aussi : «La CNR doit présenter un bilan annuellement» car le manque de transparence est anormal. Rappelons que le texte de loi a été adopté après l'introduction d'un amendement présenté par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale prévoyant «une période transitoire» de deux années pour accorder le droit de bénéficier de la pension de retraite aux travailleurs âgés de 58 ans et plus en 2017 et de 59 ans en 2018 et ayant totalisé au moins 32 années de service effectif.