Le débrayage de deux jours commence aujourd'hui et concernera, hormis les urgences, toutes les activités de soins et de consultation, les activités de prévention et les réunions des conseils et comités médicaux. Les praticiens de la santé publique entrent, à partir d'aujourd'hui, dans une grève de protestation de deux jours, qui sera ponctuée par un sit-in, le 25 avril, devant le siège du ministère de la Santé, pour dénoncer "la fermeture des voies du dialogue et le mépris affiché par l'administration de tutelle à l'égard des cadres syndicaux et des adhérents du SNPSP". Cette grève de protestation décidée après plusieurs assemblées générales, tenues ces deux derniers mois, et au conseil national du Syndicat national des praticiens de la santé publique, réuni en date du 6 avril dernier, concernera, en dehors du service minimum (urgences), les activités de soins et de consultations, les activités de prévention (vaccination...) et les réunions des comités médicaux, conseils médicaux et autres. Elle a pour objectif de réclamer l'instauration d'un dialogue véritable et permanent avec le SNPSP, mais aussi la satisfaction d'autres revendications socioprofessionnelles contenues dans la plateforme des praticiens de la santé publique, en souffrance depuis 2013. Il s'agit notamment de l'installation des représentants du SNPSP en qualité de membres dans les différents comités nationaux, de la mise en place de mesures appropriées et effectives pour sécuriser les lieux de travail contre les actes de violence dont sont victimes les professionnels de la santé régulièrement, de l'instauration d'une indemnisation financière des praticiens médicaux "réquisitionnés" pour les examens de fin d'année scolaire et d'échéances électorales à l'instar des autres corps de la Fonction publique. D'autre part, le SNPSP revendique la mise en application des termes de l'accord conclu en conciliation MSPRH-SNPSP, le 4 mai 2015, portant le droit du partenaire social à apporter des aménagements au statut particulier des praticiens médicaux resté figé depuis 2008, la préservation d'un reliquat d'ancienneté pour les praticiens concernés par la non-application de l'instruction du Premier ministre de leur organiser un concours d'accès au 3e grade avant le 31 décembre 2015, mais aussi la mise en place de l'arrêté interministériel consacrant le droit à l'alignement après une formation complémentaire entre anciens et nouveaux diplômés, pour médecin dentiste et pharmacien. Cela s'ajoute à la demande d'assainissement de la situation financière induite par l'intégration des praticiens médicaux dans le grade de "principal" et "en chef", suite au concours organisé le mois d'août 2015. Enfin, le SNPSP dénonce l'entrave au droit syndical exercé par certains gestionnaires des établissements de la santé publique, voire même certains responsables centraux. Appelé pour de amples informations, le président du SNPSP, Lyès Merabet, a, tout en confirmant le maintien du mot d'ordre de grève et de la plateforme des revendications, rappelé l'attente par le syndicat d'être reçu en audience par le ministre de la Santé, depuis un an et deux mois, en dépit des quatre demandes qui lui ont été adressées. "Dans le cadre de la commission mixte, le premier responsable de la tutelle nous a proposé une réunion par année, il voit que c'est largement suffisant. Mais pour nous, ce n'est pas le cas. On demande que la réglementation soit respectée, elle qui prévoit des réunions périodiques de deux mois, sauf exception", a-t-il affirmé avant d'insister sur la représentativité de son syndicat, à plus de 70% des corps médicaux, de médecins, dentistes et pharmaciens, généralistes et spécialistes, et qu'il est structuré dans 48 wilayas. Amar R.