Les médecins praticiens n'en démordent pas. Les délégués des médecins affiliés au Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) se sont rassemblés, hier, devant le ministère de la santé à El Madania, pour prévilégier «la voie du dialogue» et dénoncer «l'attitude répressive» des services de Abdelmalek Boudiaf. Le secrétaire général du syndicat, le docteur Lyes Merabet, regrette la «démarche négative» du ministère à l'encontre du partenaire social : «Nous avons demandé qu'une délégation soit reçue. Nous n'avons pas eu de réponse. Cette attitude contredit les déclarations sur la disponibilité du ministère à recevoir notre syndicat. Pourtant le ministère avait là une opportunité de renouer le dialogue.» Le même jour, une grève nationale a été organisée dans les établissements de santé du pays. Le SNPSP a enregistré un taux de suivi de 65%. «Le taux de suivi est le même que lors du dernier mouvement : il est de 65% à Alger et de 80 à 90% dans les wilayas de Blida, Sétif, Annaba», précise M. Merabet. Le syndicat dénonce les entraves rencontrées par des praticiens dans les établissements de santé. «On fait toujours face aux mêmes pratiques. Le ministère de la Santé a envoyé un courrier aux directeurs de la santé publique leur enjoignant de provoquer, aujourd'hui à 11h, jour de grève, des réunions pour discuter de l'organisation des urgences et autres. Il se trouve que nos délégués syndicaux sont concernés puisqu'ils sont pour certains, et c'est à notre honneur, membres des conseils médicaux. L'objectif d'une telle instruction est évidente», signale le syndicaliste. Le syndicat des praticiens a engagé depuis plusieurs semaines un bras de fer avec la tutelle. Le SNPSP exige, dans sa plateforme de revendication, l'assainissement de la situation financière induite par l'accès aux grades supérieurs (principal, en chef) au concours organisé en juin 2015. Il est rappelé dans le texte à quelque 4000 praticiens (médecins, dentistes, pharmaciens) de bénéficier d'un reliquat d'ancienneté du fait de la non-application de l'article 19 du statut particulier et de l'instruction 968 du Premier ministre et leur organiser un concours d'accès au 3e grade dans des délais acceptables. Le syndicat insiste aussi sur l'ouverture du dossier de la prise en charge du projet d'amendement du statut particulier remis à la Fonction publique par le ministère de la Santé en 2011 et le règlement définitif du dossier relatif au doctorat en médecine dentaire et en pharmacie à travers la mise en place de l'arrêt interministériel qui encadre la formation complémentaire pour ceux qui exercent avec l'ancien diplôme et la classification du doctorat sur la grille des salaires des fonctionnaires. Rappelant le contenu de l'accord signé en réunion de conciliation (ministère de la Santé-SNPSP) le 4 mai 2015 et non respecté, le Syndicat souligne la nécessité de mettre en place des mesures appropriées pour la protection des professionnels de la santé des victimes de violences sur les lieux de travail et le respect des libertés syndicales avec la levée des sanctions contre les délégués et adhérents du SNPSP : deux délégués sans salaire depuis le mois d'octobre à l'EPSP Ouacifs de Tizi Ouzou et d'autres poursuivis en justice. Le SNPSP arrêtera dans les prochains jours des actions de protestation. «Le bureau national se réunira en début de semaine prochaine pour arrêter la date de la réunion du conseil national, resté en session ouverte. Une évaluation sera faite de notre mouvement de protestation avec la base. Des décisions seront prises», précise le docteur Merabet.